Le constructeur d'automobiles japonais Mitsubishi Motors (MMC) a relevé mardi ses prévisions annuelles, même s'il prévoit toujours une lourde perte nette. Depuis son rachat par Nissan, Mitsubishi a vui ses comptes s'améliorer au troisième trimestre.

Le groupe prévoit désormais une perte de 202 milliards de yens (2,3 milliards de dollars canadiens au taux de change de ce matin) sur l'exercice qui s'achève en mars 2017. Ce serait mieux que la perte de 239,6 milliards qui était prévue vers la fin de l'an dernier.

Ce sera quand même une perte importante, une débâcle qui résulte d'un scandale de falsification de données révélé en avril 2016.

Sur le plan opérationnel, en revanche, Mitsubishi espère écrire à l'encre noire et rapporter un bénéfice d'exploitation est attendu à 1 milliard de yens, alors qu'était auparavant redouté un solde négatif de 27,6 milliards de yens.

Le chiffre d'affaires devrait quant à lui s'établir à 1890 milliards (contre 1840 milliards escomptés précédemment), soit un recul de 16,7% sur un an.

Mitsubishi attribue cette amélioration à «des réductions de coûts», dans le cadre d'une réorganisation de la direction, et à «des taux de change favorables». Le yen s'est en effet affaibli depuis novembre face au dollar, un mouvement positif pour les entreprises exportatrices japonaises.

Sur le seul troisième trimestre (octobre-décembre), le constructeur est ainsi parvenu à dégager des bénéfices, bien qu'en nette baisse par rapport à un an plus tôt.

Il reste cependant dans le rouge sur l'ensemble des neuf premiers mois de l'exercice (avril à décembre), avec une perte nette de 213,3 milliards de yens et opérationnelle de 23,2 milliards de yens. Le tout sur des recettes de 1341,8 milliards de yens (-19,3%).

Le président de Mitsubishi, Tetsuro Aikawa, et deux autres haut dirigeants se prosternent en signe de contrition au terme de la conférence de presse où une tricherie a été révélée en avril dernier. Photo: AP

Tricherie coûteuse

Mitsubishi Motors avait admis au printemps dernier avoir manipulé des données de consommation de carburant sur quatre modèles de mini-voitures, dont deux construits pour son partenaire Nissan.

Il a ensuite avoué avoir utilisé des tests non homologués au Japon depuis 25 ans sur plusieurs autres véhicules, et a pris depuis une série de mesures.

Ses ventes en volume ont par conséquent chuté sur neuf mois à 673 000 unités (-15%). L'impact a été particulièrement fort au Japon (50 000 unités, -24%), où s'est concentré le problème de fraude.

La baisse a aussi été importante en Europe (132 000 véhicules, -16%) ainsi qu'au Moyen-Orient et en Amérique latine. En revanche, en Amérique du Nord, son 4x4 Outlander a permis de maintenir les livraisons autour de 100 000 unités.

En Asie, son premier marché, le recul a été limité (229 000 unités, -5%): le groupe déplore un déclin en Thaïlande, mais note «un redressement progressif en Chine».

Pour l'exercice clos fin mars 2017, Mitsubishi Motors espère vendre 921 000 voitures, moins qu'escompté précédemment, ce qui représente une baisse de 12% par rapport à 2015/16.

La firme aux trois losanges a fait son entrée à l'automne au sein de l'alliance formée par le français Renault et le japonais Nissan. Ce dernier a bouclé en octobre le rachat d'une participation de 34% dans MMC et son PDG Carlos Ghosn a pris la tête du conseil d'administration.

L'EK Space, un des Kei Cars qui a fait l'objet de tricherie. Photo: Mitsubishi