Le constructeur japonais Nissan a dévoilé jeudi sa nouvelle petite voiture Micra, qui sera produite pour la première fois sur le sol français dans une usine Renault, lors du Mondial de l'automobile de Paris.

La Micra, un peu plus volumineuse et aux lignes taillées couteau, va sortir de l'usine de Flins (Yvelines) à un rythme annuel «supérieur à 100 000 unités», a indiqué à l'AFP le patron de Nissan pour l'Europe, Paul Willcox.

La précédente génération des Micra vendues en Europe était produite en Inde. La même Micra, actuellement vendue au Canada, est faite à l'usine Nissan d'Aguascalientes, au Mexique. 

Nissan profite ainsi des «synergies massives» avec Renault, son allié, a expliqué M. Willcox. C'est à Flins qu'est justement construite la Renault Clio, une populaire sous-compacte qui prête sa plate-forme à la nouvelle Micra.

Cette arrivée en France d'une voiture de ce segment est d'autant plus notable que leur production a eu tendance à partir à l'étranger ces dernières années, dans des pays à la main-d'oeuvre moins chère.

La majorité des Renault Clio sort désormais d'une usine turque; dans le groupe PSA, la plupart des Peugeot 208 sont produites à Trnava en Slovaquie, comme la nouvelle Citroën C3.

En route pour le Canada? Ne gagez pas là-dessus...

Nissan Canada a pour sa part refusé de commenter le dévoilement de cette nouvelle Micra, se contentant de préciser qu'il s'agit d'un modèle important pour le constructeur.

Il serait étonnant que Nissan Canada importe de France ses nouvelles Micra, mais ce ne serait pas une première dans l'industrie automobile : la Toyota Yaris vendue au Canada est fabriquée près d'Yvelines, dans le Nord de la France et transportée par bateau sur l'Atlantique. La Micra actuellement commercialisée ici est assemblée au Mexique. 

Interrogé par l'AFP sur la rentabilité d'une telle production en France, le PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn a assuré: «nous pouvons gagner de l'argent en construisant en France des voitures du segment B» comme la Micra.

«Sinon, Nissan n'aurait jamais mis sa voiture à Flins», a ajouté M. Ghosn, en soulignant que «les conditions de coût de Nissan vis-à-vis de Renault étaient basées sur des objectifs de rentabilité».

Quant à savoir si «vous gagnez la même chose sur une voiture faite en France ou à Bursa (Turquie), la réponse est non», a prévenu le PDG.

«Nous le faisons parce que le marché croît et notre capacité de production est saturée, mais le problème demeure. Le jour où le marché va se retrourner, les pays qui sont les moins compétitifs seront les premiers à voir une baisse du niveau de production», a-t-il dit.