De la recharge sans fil aux commandes à distance par internet, Nissan pourrait être tenté de lancer plusieurs nouvelles technologies dans les versions à venir de sa Leaf.

Déjà, l'édition de la Leaf qui sera introduite au Canada dans les premiers mois de 2018 aura droit à quelques gadgets relativement nouveaux qui devraient attirer les amateurs de technologie automobile.

CONDUIRE AVEC UN PIED

Ça comprend un bouton d'activation du mode de conduite ePedal, qui permet d'accélérer, puis de freiner et d'immobiliser complètement le véhicule sans jamais avoir à appuyer sur la pédale de frein. D'autres voitures électriques avant elle, dont la BMW i3 et la Chevrolet Bolt, se comportent déjà de telle façon que ce mode de conduite à une seule pédale est réalisable, mais Nissan est le seul des trois constructeurs à en avoir fait un mode de conduite à part entière.

Nissan ajoute également l'assistance à la conduite ProPilot. Tout en gardant les mains sur le volant, on peut laisser la voiture filer sur l'autoroute sans se soucier de contrôler sa vitesse et sa direction. En Asie et en Europe, l'assistance ProPilot s'accompagne d'une fonction de stationnement automatisé très efficace, plus rapide que les systèmes déjà existants.

L'Amérique du Nord n'aura pas droit à cette fonction, toutefois. « Ce système n'a pas été conçu pour les espaces de stationnement nord-américains, qui sont plus larges et plus spacieux », explique Takehisa Makiyama, directeur du développement de produits pour Nissan, à Tokyo.

1) ÉLECTRIQUE
2) AUTONOME
3) CONNECTÉE

Ça n'empêche pas Nissan d'utiliser la Leaf comme une vitrine pour des technologies qui vont bien au-delà de sa seule motorisation électrique. Une approche qui est pleine de bon sens : au début des années 2000, cette même stratégie a permis à son rival japonais Toyota d'imposer la Prius comme un modèle-phare, unique dans toute l'industrie automobile. Ça dépassait le simple fait qu'elle soit un véhicule hybride...

« Nous voyons la voiture électrique comme la première étape vers une voiture réellement intelligente »,  a dit Takehisa Makiyama, directeur du développement de produits pour Nissan.

M. Makiyama découpe cette expression en trois sphères de R et D indépendantes, mais qui devront, à terme, se rejoindre : la voiture électrique, évidemment, la voiture autonome et la voiture connectée.

Dans le premier cas, l'objectif est simple : accroître l'autonomie des batteries au-delà des 240 km actuels, améliorer les temps de recharge et, ultimement, simplifier le transfert d'énergie entre le véhicule et l'infrastructure. Cela passe notamment par l'installation de plaques à induction capables de charger les batteries à un débit comparable à celui d'une borne normale, soit un peu plus de 7 kW.

La voiture autonome se passe d'explications. Nissan vise la mise sur la route d'une première voiture autonome de niveau 4, c'est-à-dire capable de se déplacer du point A au point B sans aucune intervention humaine, au plus tard en 2022. Entre-temps, d'autres fonctions connexes pourraient être commercialisées, comme un système de capteurs permettant à la voiture de freiner en situation d'urgence, même si le conducteur écrase l'accélérateur plutôt que le frein.

« C'est le genre de situation où l'intelligence artificielle joue un grand rôle », dit le porte-parole de Nissan. 

Enfin, la voiture connectée comme l'entend Nissan permet bien plus que de recevoir ses messages textes sur le tableau de bord. L'idée est d'offrir un écosystème de services sur mesure qui évolueront en fonction des besoins de l'automobiliste. Nissan s'inspire des appareils informatiques, comme les téléphones ou les ordinateurs personnels, et d'ici la fin de 2018, elle compte finaliser une plateforme qui permettra d'interagir à distance avec sa voiture, par l'entremise d'une application mobile. Des mises à jour logicielles pourront aussi lui être transmises afin d'en améliorer le comportement.

TASSE-TOI, TOYOTA !

C'est une approche similaire à ce que fait déjà Tesla avec ses propres véhicules électriques : connectés en permanence, ceux-ci n'ont besoin que de quelques lignes de code transmises par ondes sans fil pour être mises à niveau, notamment du côté de la conduite assistée. Évidemment, l'important ici est de trouver le juste dosage, pour éviter que le conducteur ne soit pris à attendre à la fin d'une telle mise à jour avant de pouvoir quitter le stationnement.

Tout ça mis ensemble, Nissan espère que ses véhicules seront réellement intelligents : ils pourront par exemple échanger des données sur l'état des routes afin d'éviter les obstacles, et pourront aller se garer eux-mêmes après avoir déposé leurs passagers à la porte de leur bureau ou de leur résidence.

Si cette technologie est éventuellement mise en marché, parions qu'elle le sera sur une prochaine version de la Leaf, une vitrine technologique par excellence pour ce genre de nouvelles technologies.

Note de la rédaction : les frais de déplacement et d'hébergement ont été payés par Nissan Canada.