Le constructeur automobile japonais Nissan va supprimer des centaines d'emplois dans son usine de Sunderland, dans le nord-est de l'Angleterre, a-t-on appris vendredi auprès d'une source proche du dossier, au moment où le secteur est confronté à une chute des ventes de diesel.

Cette usine gigantesque emploie près de 7000 ouvriers, techniciens et ingénieurs qui y assemblent un demi-million de véhicules par an. Mais le groupe nippon a vu ses ventes au Royaume-Uni chuter de 35 % lors des trois premiers mois de l'année en comparaison annuelle.

Les ventes de véhicules diesel sont particulièrement difficiles et, au Royaume-Uni pour tous les constructeurs confondus, elles ont flanché de 33 % au premier trimestre sur un an.

Le diesel, trop polluant, dans la mire de l'État

Le gouvernement britannique veut radicalement réduire les émissions polluantes dans les prochaines années et décennies et, pour ce faire, vise particulièrement les moteurs diesel, une technologie dont l'image, en outre, est ternie par le scandale des moteurs truqués de Volkswagen.

Les ventes de diesel sont mauvaises aussi ailleurs en Europe, ce qui a des conséquences sur l'usine de Sunderland dont l'essentiel de la production est exportée, notamment vers le reste de l'Union européenne.

Parmi les voitures produites à Sunderland figurent le multisegment Qashqai, la citadine Leaf et le petit 4X4 Juke.

Les employés de l'usine --principal site d'assemblage d'automobiles au Royaume-Uni-- avaient poussé un soupir de soulagement en octobre 2016 lorsque Nissan avait décidé d'y investir davantage pour y fabriquer notamment son nouveau modèle du Qashqai malgré les incertitudes du Brexit à venir.

Le patron de Nissan, Carlos Ghosn, avait obtenu à l'époque des assurances de la Première ministre britannique Theresa May, ce qui l'avait incité à réinvestir à Sunderland, mais le contenu de ces promesses n'a jamais été rendu public.

Des assembleurs à l'oeuvre sur la chaîne de montage à l'usine Nissan de Sunderland. Photo AFP

Rien à voir avec le Brexit

Les informations de vendredi ne semblent toutefois pas liées au Brexit mais bien aux difficultés spécifiques du secteur automobile. Par exemple, le constructeur Jaguar Land Rover, propriété de l'indien Tata Motors, a annoncé la semaine dernière qu'il ne renouvellerait pas un millier de contrats temporaires dans deux usines anglaises du fait des «difficultés» du secteur.

Dans un communiqué, Nissan a officiellement parlé vendredi «de réduction à court-terme de la production de groupes motopropulseurs», disant «discuter de ces changements opérationnels avec les employés».

Nissan appartient à 43 % à Renault dont 15 % du capital est détenu lui-même par le groupe japonais.