Chaque véhicule à moteur circulant sur les routes françaises, à l'exception des petits cyclomoteurs, doit être équipé à partir de dimanche d'un éthylotest chimique ou électronique.

«L'alcool est depuis 2006 la première cause de mortalité sur les routes» françaises: près d'un tiers des tués, «un taux pratiquement inchangé depuis 10 ans» et «bien supérieur» à l'Angleterre (17%) ou l'Allemagne (10%), à consommation d'alcool quasi égale, selon la Sécurité routière.

Selon un sondage Ifop paru dimanche, 57% des personnes interrogées disent ne pas avoir d'éthylotest dans leur voiture pour le moment. 51% affirment vouloir en acheter un «très prochainement». En mars, deux tiers des Français se déclaraient favorables à la mesure.

En cas d'infraction, la sanction sera une amende de 11 euros, qui n'entrera en vigueur qu'au 1er novembre 2012.

«La loi dit qu'il faut un éthylotest en état de fonctionnement, mais notre préconisation, lorsqu'il s'agit d'éthylotests chimiques, est d'en avoir toujours deux», au cas où le conducteur en utiliserait un avant de prendre le volant et se ferait contrôler par la police dans la foulée, expliquait récemment le délégué interministériel à la Sécurité routière Frédéric Péchenard.

Les conducteurs devront donc acquérir au moins un éthylotest chimique (dont le prix va de 1 à 3 euros) ou électronique (à partir de 100 euros).

Cette mesure a été accueillie avec scepticisme par les associations d'usagers et de victimes de la route, dont certaines ont raillé une «mesurette».

«Je trouve absurde d'être verbalisé pour ça, mais c'est la loi, alors je m'y soumettrai», a déclaré à l'AFP Hamou Louachiche, 38 ans, qui n'avait pas encore dimanche d'éthylotest dans sa voiture.

Au péage autoroutier de St-Arnoult-en-Yvelines, l'une des principales portes du sud de Paris, ce cadre trentenaire estime que les éthylotests seraient plus utiles «dans les bars et les discothèques».

D'autres se réjouissent d'une mesure qui va «réduire l'alcoolisme au volant».

Les fournisseurs ont prévenu ces derniers jours d'un risque de pénurie d'éthylotests chimiques, déjà effective dans certains magasins et sur des sites internet.

En entrant sur le territoire français dimanche matin, Robert Von Hensinger, journaliste allemand de 44 ans, en a fait l'expérience: il a dit à l'AFP s'être arrêté en vain dans une station-service pour se mettre en conformité avec la nouvelle disposition française.