Avec 268 modèles en lice, notre marché automobile nous en donne déjà plein la vue. Voilà sans doute pourquoi on observe (trop) rarement les voitures offertes ailleurs sur la planète.

Comme pour tout produit diffusé à l'échelle mondiale, l'automobile doit s'adapter aux goûts des consommateurs locaux, donc à la culture de multiples zones géographiques. La standardisation, imposée lors des premiers balbutiements de l'industrie, au début du siècle dernier, laisse maintenant place à une mise en marché beaucoup mieux adaptée aux désirs de l'acheteur, des désirs qui deviennent très pointus. Voici cinq modèles proposés ailleurs qui traduisent, à leur manière, cette tangente.

France: Renault Zoé

Avec la Zoé, Renault veut carrément démocratiser l'auto électrique en Europe. Avec un prix de départ de 15 700 euros (19 500 dollars), la recette a de quoi être alléchante. Cette sous-compacte charme sur papier avec une autonomie estimée à 210 km. Pour appuyer ce constat, le constructeur français a réalisé une expérience: la Zoé a réussi à rouler sur une distance de 1618 km en juin dernier lors d'un essai sur piste d'une durée de 24 heures grâce à une borne de recharge rapide. Un record. Son moteur de 87 chevaux lui permet une vitesse de pointe de 135 km/h, ce qui la rend à l'aise autant en ville que sur l'autoroute.

Angleterre: Land Rover Defender

Le Defender a beau avoir quitté notre marché en 1997, il continue de rouler sa bosse en Europe. Il faut remonter en 1948 pour retrouver ses racines dans le Série 1, une riposte au Jeep américain. Toujours aussi anachronique avec une conception qui date du milieu des années 80, il est aujourd'hui mû par un quatre-cylindres turbodiesel (2,2 litres; 121 chevaux) que l'on peut uniquement coupler à une boîte manuelle. Il est disponible sur le Vieux Continent dans une multitude de variantes et expose un certain charme britannique d'antan avec son dessin très cubique. Une nouvelle génération très différente du design actuel devrait débarquer d'ici 2015 dans les concessions Land Rover européennes.

Photo fournie par Land Rover

Allemagne: Audi SQ5 TDI

L'Audi SQ5 est un parfait exemple de l'interdépendance de notre marché avec celui des États-Unis. Comme le gazole n'est pas populaire au sud de notre frontière, ce petit multisegment ne traversera vraisemblablement jamais l'Atlantique. Dommage, car sur papier, il présente plusieurs caractéristiques très intéressantes. En avant-plan, il mise sur un moteur turbodiesel fougueux, animé par un V6 biturbo de 3 litres. Comme pour toute motorisation du genre, il a un couple élevé (479 livres-pied), mais ne laisse pas pour autant la puissance de côté, avec 313 chevaux. Il devient alors de loin la version la plus performante du Q5. Cela ne se fait toutefois pas au détriment de la consommation de carburant, qui se situe à 7,2 l/100 km, en moyenne, selon Audi.

Photo fournie par Audi

Chine: Buick GL8

En apparence, la GL8 n'est qu'une minifourgonnette que General Motors n'a pas jugé bon d'offrir ici à cause de la faible popularité du segment. En Chine, toutefois, c'est un objet empreint d'un puissant symbolisme. Selon Bloomberg, la minifourgonnette est le véhicule préféré des cadres chinois. Ils aiment son habitabilité, élément important lorsqu'on tient compte du fait que les entreprises chinoises mandatent souvent un groupe de cadres pour les représenter. Il permet de transporter les clients dans un habitacle plutôt cossu et vaste. Un environnement pratique pour converser. Le GL8, qui date de 1999, est le fruit d'un partenariat entre GM et SAIC, plus grand groupe automobile du pays. Il a été redessiné en 2010 et comprend deux motorisations, un quatre-cylindres de 2,4 litres (165 chevaux) et un V6 de 3 litres (255 chevaux).

Photo fournie par Buick

Inde: Tata Nano

Elle a fait verser beaucoup d'encre, cette microvoiture, depuis son lancement en 2009. Tata disait que sa Nano allait provoquer une révolution socioéconomique en Inde, puisqu'elle permettait aux moins nantis de se mouvoir avec une automobile bon marché. Mais voilà le constructeur forcé d'admettre, trois ans plus tard, que la voiture la moins chère sur la planète n'a pas rempli ses promesses. Elle est notamment handicapée par quelques cas d'incendies spontanés et, surtout, par sa mise en marché déficiente qui n'a pu détacher l'auto de son image «bas de gamme». Les Indiens ne s'arrachent donc pas la Nano. Par ailleurs, l'agence de presse Bloomberg rapporte que Tata apportera quelques modifications au produit pour renverser la tendance. Difficile toutefois de taire son aspect rustique, surtout lorsqu'on lève le capot et qu'on voit le bicylindre de 624 cc et 35 chevaux.

Photo: AP