Les constructeurs automobiles doivent proposer des voitures moins chères et plus économes s'ils veulent espérer relancer leurs ventes en Europe, préconise l'observatoire Cetelem spécialisé dans l'automobile, dans une étude dévoilée mardi en amont du Mondial de Paris.

Les immatriculations de voitures neuves sont attendues en baisse cette année sur le continent et le contexte économique peu porteur ne laisse pas espérer de franche reprise, rappelle en préambule Cetelem, qui se fonde sur une étude réalisée en juin auprès de 4830 personnes dans huit pays.

Le taux d'équipement des ménages européen est élevé, les automobilistes roulent de moins en moins et pour près de la moitié d'entre eux (45%), la principale raison pour changer de véhicule est qu'ils n'ont plus le choix.

Pour autant, «20% des Européens déclarent avoir l'intention d'acheter un véhicule neuf au cours des deux prochaines années», souligne Cetelem.

En France, cette proportion est un peu plus basse, à 16,7%, ce qui représente encore un potentiel important par rapport aux 4% des Français qui devraient acheter une voiture neuve cette année.

Pour Flavien Neuvy, un moyen de «les faire passer de l'intention à l'acte» est d'agir sur le prix, alors que «le critère financier est devenu écrasant avec la crise économique». Ceci explique le succès de l'entrée de gamme, dont la part de marché est passée de 35% en 2000 à 42% en 2011.

Le prix d'achat est ainsi le critère numéro un pour 74% des Européens lorsqu'ils renouvellent leurs véhicules et cette proportion est encore plus forte en France, à 82%.

Baisser les prix permettraient aussi de gagner de nouveaux clients qui se tournent pour l'instant vers le marché de l'occasion, selon l'étude.

L'observatoire Cetelem préconise aussi aux constructeurs automobiles de privilégier les innovations technologiques permettant de réaliser des économies de carburants, plus que celles relevant d'un certain confort et qui alourdissent le prix des modèles.

Cela va dans le sens de l'appel lancé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault de disposer dans 10 ans de véhicules consommant 2 litres d'essence aux 100 km, soit un niveau quatre fois plus faible que la moyenne du parc automobile actuel.