On raconte que le segment des intermédiaires - que de classiques berlines - s'essouffle. Pas au Québec. Au cours des six premiers mois de l'année, il a, au contraire, un petit peu progressé. Parions que d'ici un an, il prospérera encore davantage, en raison du nombre de véhicules renouvelés cette année dans cette catégorie. Parmi ceux-là, on retrouve l'Accord de Honda qui, cet automne, fait l'objet de sa neuvième refonte depuis 1976, année de ses débuts.

Cette nouvelle Accord tranche singulièrement avec le pâle modèle introduit en 2008 qui, adoptant un profil bas, faisait tout pour ne pas se faire remarquer. Alors que la précédente Accord exprimait le respect de la tradition dans l'acception la plus conservatrice du terme, son successeur prend résolument le virage technologique tant souhaité par les aficionados de la marque japonaise.

Ce bond en avant sur le plan technique se perçoit en soulevant le capot. Que du neuf. L'Accord inaugure en effet une toute nouvelle famille de moteurs portant le label écolo de la marque «Earth Dreams». Le premier à en bénéficier est un quatre-cylindres 2,4-litres. Doté de l'injection directe, ce moteur s'accouple - une première chez Honda - à une boîte à variation continue (CVT). Selon le constructeur, la combinaison des deux permet à l'Accord de consommer aussi peu que 5,5 litres aux 100 kilomètres sur route. Une boîte manuelle se trouve également au catalogue.

Au cours des prochains mois, Honda entend bonifier son offre en offrant une mécanique V6 de 3,5-litres, ainsi qu'une version hybride branchable.

Parmi les nouvelles technologies de l'Accord figure également la première application d'un système mains libres plus sophistiqué. Un dispositif de visualisation de l'angle mort de Honda est une autre nouveauté proposée pour la première fois sur cette berline intermédiaire. Ce dispositif permet de mieux voir la chaussée au moyen d'un système de caméra installé sur le rétroviseur situé du côté passager. Cette Accord est également munie de série d'une caméra de recul et d'un rétroviseur avec vue élargie pour le conducteur. On note aussi l'option d'un régulateur de vitesse intelligent permettant de conserver automatiquement une distance sécuritaire avec le véhicule qui précède.

Même l'empattement de ce nouveau modèle a été réduit de quelque sept centimètres par rapport à la mouture précédente. Qu'à cela ne tienne, les concepteurs de l'Accord prétendent, chiffres à l'appui, que les occupants profiteront de plus d'espace pour leurs jambes et leurs épaules. Le volume du coffre a également été augmenté.

 

Du côté de Nissan

Contrairement à l'Accord de Honda, l'Altima de Nissan semble récuser toute prise de risque. Ne vous fiez pas aux apparences. Même si l'Altima retient les services des mécaniques quatre et six-cylindres qui l'animent depuis toujours, Nissan ne cesse de les rendre plus économiques, plus puissants. C'est notamment grâce à la boîte automatique à variation continue (CVT) qui l'accompagne. Plus sophistiquée, celle-ci a été reprogrammée et la friction de ses composantes internes a été réduite de quelque 40% pour en faire l'une des intermédiaires les plus sobres sur le marché.

L'Altima innove également au chapitre de ses liaisons au sol. La suspension arrière, par exemple, qui bénéficie d'une géométrie révisée et d'une «béquille» additionnelle appelée «Active Understeer Control», vise à améliorer la stabilité du véhicule dans les virages.

Même si elle conserve un air de famille avec la génération antérieure, l'Altima s'enveloppe d'une carrosserie plus scintillante que jamais avec tous ces appendices nickelés. Plus longue et plus large que la précédente, la nouvelle Altima offre un meilleur dégagement aux épaules. Les autres cotes intérieures sont demeurées sensiblement les mêmes. Le volume habitable progresse, tout comme le confort des sièges, à l'avant surtout, dont le dessin s'inspire de recherches menées par la NASA.

 

Photo fournie par Nissan

Même si elle conserve un air de famille avec la génération antérieure, l'Altima s'enveloppe d'une carrosserie plus scintillante que jamais avec tous ces appendices nickelés.

Offensive américaine

La saison automnale marque le renouvellement de deux autres vedettes du segment. En effet, les Chevrolet Malibu et Ford Fusion sont estampillées elles aussi du sceau de la nouveauté. Des deux, la transformation de la Ford apparaît comme la plus flagrante. Même si le modèle antérieur a connu passablement de succès, la firme à l'ovale bleu n'a pas hésité à repartir à zéro. Enfin presque, puisque cette seconde génération a été élaborée conjointement avec la filiale européenne du groupe. Cette dernière tente, dans le cadre de la stratégie «One Ford», de mettre au point des produits globaux destinés à être diffusés sous la même forme des deux côtés de l'Atlantique. En clair, «notre» Fusion fait aussi carrière sous le nom de Mondeo en Europe.

Plus élégante et plus ample que la précédente mouture, la Fusion adopte de série un moteur quatre-cylindres 1,6-litre de 178 chevaux suralimenté par turbocompresseur. Ce dernier est plus puissant encore que le 2,5-litres à aspiration naturelle qui demeure au catalogue. Issu de la famille Ecoboost, le 1,6-litre comporte également un dispositif de coupure automatique à l'arrêt et une boîte manuelle à six rapports de série. Pour plus de puissance, Ford propose aussi une version deux-litres suralimentée de 240 chevaux. Cette mécanique est la seule pouvant être jumelée à un rouage de quatre roues motrices. Toutes les autres Fusion comptent seulement sur leurs roues avant pour les mouvoir.

Parallèlement à ces versions «essence», le constructeur américain commercialisera deux versions à motorisation hybride. L'une sera branchable, l'autre pas. Toutes deux adopteront, pour la partie essence, un moteur deux-litres. Celui-ci dérive du 2,5-litres. Puissance et couple transiteront dans les deux cas par une boîte à variation continue (CVT) vers les roues avant motrices.

 

Photo fournie par Ford

Même si le modèle antérieur a connu passablement de succès, Ford n'a pas hésité à repartir à zéro avec sa Fusion.

Une Malibu plus silencieuse

Devant la Fusion, les changements apportés à la Malibu de Chevrolet semblent tenir dans un dé à coudre. Il est vrai qu'au premier coup d'oeil, la Malibu 2013 ressemble étrangement au modèle de cette année. Voilà de quoi rassurer les loyaux clients de cette intermédiaire vendue dans près de 100 marchés sur six continents.

Si son style évolue peu, la Malibu n'en demeure pas moins la plus aérodynamique et la plus silencieuse jamais produite. À ce sujet, certaines versions de cette berline sont dotées d'une calandre à volets actifs qui coupent automatiquement l'entrée d'air lorsque celle-ci n'est pas requise. Un gadget? Au contraire, cela permet d'améliorer le comportement du véhicule, tout en réduisant la consommation de carburant.

Tout comme la Fusion, la Malibu propose un éventail de motorisations y compris une suralimentée par turbocompresseur et une hybride. Pour les acheteurs plus traditionnels, Chevrolet offre deux versions de quatre-cylindres essence (2,4 ou 2,5-litres). Le V6 ne trouve pas place sous son capot. Peu importe la mécanique retenue, toutes épousent une boîte automatique à six rapports.

Plus large que le modèle qu'il remplace, cette intermédiaire assure à ses occupants un dégagement accru pour les épaules et les hanches.

Photo fournie par Chevrolet

Si son style évolue peu, la Malibu n'en demeure pas moins la plus aérodynamique et la plus silencieuse jamais produite.