L'hiver arrive et l'envie de se porter acquéreur d'un véhicule équipé d'un rouage à quatre roues motrices pour l'affronter devient irrésistible. Plusieurs dispositifs existent sur le marché, mais tous n'offrent pas une performance ou un fonctionnement comparable. Quelles sont les différences? Et surtout, en avez-vous réellement besoin?

Dans un pays nordique comme le nôtre, les problèmes liés à la conduite hivernale sont depuis toujours une source de préoccupations sans cesse renouvelée. Au nom de la sécurité et de la convivialité, l'industrie de l'automobile a fort heureusement conçu, au fil des ans, un certain nombre de dispositifs destinés à faciliter la conduite des automobilistes. Le rouage à quatre roues motrices en est un.

Pour transférer de fortes puissances ou plus modestement, affronter les routes glissantes dans de meilleures conditions, la traction intégrale est, de loin, la solution la plus efficace. Plus encore aujourd'hui grâce à l'apport de l'électronique. Celle-ci gère tout. Enfin presque. Ainsi, pour bloquer un différentiel, le recours à un système mécanique lourd et complexe n'est plus nécessaire. L'électronique s'en charge. Elle administre cette fonction - et plusieurs autres - par le biais de capteurs liés au freinage ABS.

Permanente ou temporaire?

Peu importe l'appellation employée par les constructeurs (Xdrive, Quattro, All4, 4wd, etc.), tous les systèmes à quatre roues motrices ne sont pas tous égaux. Certains sont plus efficaces que d'autres.

Pour bien s'y retrouver, il existe en gros deux catégories bien distinctes. La plus populaire est sans conteste celle à prise temporaire. Comme son nom l'indique, celle-ci ne fonctionne qu'en cas de besoin. Sur une chaussée parfaitement sèche par exemple, le véhicule est seulement entraîné par deux roues motrices, avant ou arrière, selon sa configuration). Aussitôt que celles-ci perdent de leur motricité, une partie du couple moteur est acheminée aux deux autres roues.

Autrefois qualifié de simpliste, voire de peu efficace, ce système à quatre roues motrices s'est pourtant considérablement sophistiqué depuis. Son rendement varie toutefois encore beaucoup d'un constructeur à l'autre. Cela s'explique en grande partie par la qualité et la quantité des processeurs utilisés. Certains réagissent plus rapidement et analysent plus d'une variable (angle de braquage, vitesse de rotation des roues, etc.). Certains, les meilleurs, vont même jusqu'à répartir inéquitablement le couple entre les quatre roues. C'est le cas par exemple du dispositif Super-Handling All-Wheel-Drive (SH-AWD) imaginé par Acura. Ce dernier permet de varier la puissance de couple entre les roues arrière afin de négocier plus aisément les virages, que la route soit enneigée ou pas.

D'autres constructeurs jumèlent des moteurs électriques à leur rouage à quatre roues motrices. Lexus est l'un de ceux-là. La marque de luxe de Toyota utilise en effet sa mécanique hybride (mi-essence, mi-électricité) pour mouvoir son modèle RX450h. La solution développée par Lexus consiste à faire usage de deux moteurs électriques. L'un est naturellement associé au moteur à essence et entraîne les roues avant alors que le second se trouve à l'arrière pour animer les roues arrière. Une trouvaille qui pourrait faire école au cours des prochaines années. Celle-ci présente plusieurs avantages, dont l'élimination de l'arbre de transmission qui, même s'il se loge sous la voiture, rogne tout de même une partie du volume intérieur.

Mercedes étudie la possibilité d'intégrer des moteurs électriques dans chacune des roues (étude SLS AMG E-cell), à la manière d'un projet d'Hydro-Québec (TM-4).

Puisque les rouages à quatre roues motrices ne sont pas tous aussi efficaces, plusieurs puristes de la conduite leur préfèrent ceux qui offrent une prise permanente. Ici, il n'y a ni capteurs trop lents ni microprocesseurs trop paresseux. En toute saison, les quatre roues sont constamment activées. C'est le cas notamment des produits commercialisés par Subaru, à l'exception notable du coupé BRZ qui ne compte que sur deux roues (arrière) motrices.

La suprématie du rouage intégral à prise constante n'est peut-être plus aussi écrasante qu'elle ne l'a été autrefois. Les progrès réalisés dans le domaine de l'électronique et l'exigence faite aux constructeurs d'équiper tous leurs véhicules d'un correcteur de stabilité ont très certainement favorisé les dispositifs à prise temporaire. Qui plus est, ceux-ci s'avèrent généralement plus économiques à la pompe.

Indispensable?

La sécurité en toutes saisons. Voilà la raison principale qui incite le consommateur a préférer quatre roues motrices au lieu de deux. Mais est-ce bien nécessaire de débourser dans certains cas près de 3000$ pour agrafer un tel dispositif sous votre véhicule? La question mérite d'être posée depuis que le correcteur de stabilité électronique a été rendu obligatoire sur tous les véhicules vendus en Amérique du Nord. Ce système également connu sous le nom d'antidérapage comporte des capteurs capables eux aussi de mesurer de détecter une perte de motricité et de corriger la trajectoire.

Concrètement, cela veut dire que même sans un rouage intégral, les véhicules qui circulent sur nos routes sont plus sûrs, peu importe le coefficient d'adhérence de la chaussée. Cela dit, il serait injuste de croire qu'un véhicule à deux roues motrices procure une motricité et une stabilité équivalente à celles d'un véhicule à quatre roues motrices.

Conséquemment, même si les avantages d'un quatre roues motrices sont bien réels, elle apparaît plus souvent superflue et onéreuse sur un véhicule à traction (roues avant motrices). En revanche, elle prend tout son sens sur des véhicules à propulsion (roues arrière motrices).

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Faux sentiment de sécurité

Le principal danger avec un véhicule à quatre roues motrices c'est qu'il procure trop souvent une fausse impression de sécurité. D'ailleurs, dès la première chute de neige, les premiers à perdre le contrôle sont généralement les nouveaux propriétaires de véhicules à quatre roues motrices.

Nombre d'automobilistes comptent à ce point sur la motricité accrue de ce dispositif qu'ils en oublient les lois de la physique. Plusieurs d'entre eux croient à tort qu'avec un rouage à quatre roues motrices on peut négocier une courbe enneigée plus rapidement qu'au volant d'un véhicule qui n'en a que deux. C'est ici que s'installe ce sentiment d'invulnérabilité chez de nombreux conducteurs. Il faut dire que la publicité et les propos de certains représentants de concessionnaires n'aident pas. La traction intégrale ne permet pas d'aller plus vite, mais de circuler plus sereinement.

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Liste des véhicules offerts au Québec avec un rouage à quatre roues motrices

Acura

- Acura MDX

- Acura RDX

- Acura RLX

- Acura ZDX

Audi

- A3

- A4

- A5

- A6

- A7

- A8

- Q5

- Q7

- R8

- TT

Bentley

- Continental

- Flying Spur

BMW

- Série 3

- Série 5

- Série 6

- Série 7

- X1

- X3

- X5

- X6

Buick

- Enclave

- Encore

- La Crosse

Cadillac

- ATS

- CTS

- Escalade

- SRX

- XTS

Chevrolet

- Avalanche

- Equinox

- Silverado

- Suburban

- Tahoe

- Traverse

- Trax

Chrysler

- 300

Dodge

- Charger

- Durango

- Journey

- Ram

Ferrari

- FF

Ford

- Edge

- Escape

- Expedition

- Explorer

- Flex

- Fusion

- Taurus

- Série F

GMC

- Acadia

- Sierra

- Terrain

- Suburban

- Yukon

Honda

- CR-V

- Crosstour

- Pilot

- Ridgeline

Hyundai

- Santa FE

- Tucson

Infiniti

- FX

- G

- M

- QX

Jaguar

- XF

- XJ

Jeep

- Compass

- Grand Cherokee

- Patriot

- Wrangler

Kia

- Sorento

- Sportage

Lamborghini

- Aventador

- Gallardo

Land Rover

- Evoque

- LR2

- LR4

- Range Rover

Lexus

- ES

- GX

- GS

- IS

- LS

- LX

- RX

Lincoln

- MKS

- MKX

- MKZ

- Navigator

Mazda

- CX-5

- CX-9

Mercedes

- Classe C

- Classe E

- Classe M

- Classe G

- Classe R

- Classe S

- CL

- GL

Mini

- Countryman

Mitsubishi

- Lancer

- Outlander

- RVR

Nissan

- Frontier

- GT-R

- Juke

- Pathfinder

- Rogue

- Titan

- Xterra

Porsche

- 911

- Cayenne

- Panamera

Subaru

- Forester

- Impreza

- Legacy

- Outback

- Tribeca

- XV

- WRX

Suzuki

- Grand Vitara

- Kizashi

- SX-4

Toyota

- 4Runner

- FJ Cruiser

- Highlander

- Matrix

- RAV4

- Sequoia

- Tacoma

- Venza

Volkswagen

- CC

- Golf (seulement la R)

- Tiguan

- Touareg

Volvo

- S60

- S80

- XC60

- XC70

- XC90