Depuis la flambée d'incidents impliquant des accélérations intempestives, en 2009, le département des Transports américain a promis un règlement clair obligeant la pose d'une boîte noire sur tous les véhicules vendus aux États-Unis. Le Canada suivrait. Des normes prescrivant les données minimales à recueillir sont déjà publiées mais le texte légal déposé en 2011 par la National Highway Traffic Safety Administration est bloqué depuis au niveau ministériel de l'administration Obama. Les constructeurs n'ont pas attendu, et 91,6% des véhicules ont déjà une boîte noire.

Or, après un an de lobbying et de discussion, le gouvernement dit que le projet de loi sera bientôt présenté au Congrès, rapporte le quotidien Detroit News. En théorie, les boîtes noires devraient être obligatoires dans tous les véhicules 2014.

Le retard s'explique par les deux raisons habituelles: les avocats et l'argent.

L'Alliance des constructeurs automobiles (les Trois de Detroit, Toyota et Volkswagen) souligne qu'elle doit obtenir la permission des clients pour accéder à l'information recueillie par les boîtes noires. L'Alliance dit que le gouvernement devrait aussi tenir compte de la protection de la vie privée des automobilistes dans son règlement. Bref, un policier peut-il examiner la boîte noire à la suite d'un accident, ou doit-il demander la permission à un juge auparavant?

L'autre sujet de tiraillement est que certains membres du Congrès voudraient des boîtes noires recueillant plus d'informations, donc plus chères à produire pour les constructeurs. Les normes acctuelles prévoient 15 types de données, avant et après un accident, par exemple la vitesse, la décélération, l'angle et la force de l'impact, etc. La boîte noire doit aussi indiquer si les ceintures de sécurité étaient bouclées et si les freins ont été appliqués.