Les ventes de voitures ont atteint un record en 2012 en Russie, avec à nouveau une croissance à deux chiffres, mais devraient ralentir, selon les constructeurs, qui ne tablent en 2013 que sur des ventes stationnaires sur ce marché prometteur mais vulnérable.

Selon l'Association des affaires européennes (AEB), les ventes de voitures particulières et de véhicules utilitaires légers se sont établies à 2,935 millions d'unités en 2012, soit une hausse de 11 % par rapport à 2011.

Désormais, le marché russe équivaut quasiment au marché allemand, traditionnellement le premier en Europe, qui a représenté l'an dernier 3,08 millions d'immatriculations.

«Ce résultat établit un nouveau record de ventes pour la Russie, dépassant le niveau précédent de 2,918 millions d'unités en 2008», a indiqué dans un communiqué Joerg Schreiber, président du comité des constructeurs automobiles de cette association qui regroupe la plupart des grandes sociétés européennes du secteur en Russie.

«Je n'exclus pas que le marché automobile russe puisse devenir le plus important d'Europe en 2013, et dépasser l'Allemagne», a de son côté déclaré à l'agence Ria Novosti Tatiana Loukovetskaïa, une directrice de la société russe Rolf, qui vend des voitures étrangères en Russie.

Le marché automobile a renoué avec la croissance en 2010 (+30 %), après une chute vertigineuse de 49 % en 2009, en pleine crise économique mondiale.

En 2011, près de 2,6 millions de voitures particulières et véhicules utilitaires légers ont été vendus en Russie, soit 39 % de plus que l'année précédente, selon l'AEB.

Malgré ces bons indicateurs, l'association a cependant relevé un ralentissement du rythme de la croissance vers la fin 2012, qui laisse présager, selon elle, des ventes stables en 2013, bien loin de la croissance à deux chiffres observée ces deux dernières années.

Sur le mois de décembre, les ventes ont ainsi seulement augmenté de 1 % comparé à la même période de 2011.

Déjà en novembre, les ventes avaient calé, restant stables après plus de deux ans de croissance ininterrompue.

Ces résultats contrastent cependant largement avec ceux observés en Europe, où le marché automobile est en plein marasme.

Dès lors, la Russie ne cesse d'attirer les constructeurs étrangers, alléchés par les perspectives prometteuses.

Plusieurs alliances entre entreprises étrangères et russes pour la production de véhicules en Russie ont ainsi été annoncées.

La dernière en date remonte à décembre  lorsque l'alliance Renault-Nissan a concrétisé à Moscou sa prise de contrôle du russe Avtovaz, le fabricant de la célèbre Lada.

Le même mois, le constructeur automobile allemand Volkswagen annonçait vouloir investir dans les trois années à venir 840 millions d'euros pour développer la construction de véhicules légers en Russie. Et d'autres grands groupes tels que le japonais Toyota ont annoncé vouloir investir davantage dans le pays. PSA et Ford sont également implantés.

Mardi, Alexandre Migal, un directeur de Chevrolet (groupe GM) en Russie, le premier constructeur étranger derrière Lada, a indiqué que General Motors et GAZ comptaient lancer début février la production de la Chevrolet Aveo sur les chaînes de production du groupe russe à Nijni-Novgorod (440 km à l'est de Moscou).

Le groupe américain espère y produire 30.000 unités par an, a-t-il précisé à Interfax.

L'AEB a indiqué mardi que sur les 10 modèles de voitures les plus vendus en Russie, tous sont produits localement.

En 2012, parmi les principales marques vendues en Russie, les ventes de Chevrolet ont augmenté de 18 % et celles de Renault de 23 %. Mais celles de Lada ont baissé de 7 % et celles de Fiat de 69 %.

Les constructeurs haut de gamme ont continué de leur côté à bien se porter, avec des hausses des ventes de 29 % pour Mercedes-Benz, de 33 % pour BMW et de 44 % pour Audi.

Interrogé par l'AFP, un analyste de la société d'investissement Aton a estimé que la croissance du marché automobile allait ralentir en Russie en 2013, car les conditions d'achat ne sont plus aussi attrayantes qu'auparavant.

«Les gens qui voulaient acheter des voitures ont réalisé leur souhait entre 2010 et 2012. Aujourd'hui il n'y a pas de véritable moteur», a-t-il déclaré, relevant le fait que les taux d'intérêt ne sont plus les mêmes actuellement.