Après BYD et Mahindra, un autre constructeur émergent ambitionne de vendre ses véhicules en sol nord-américain. Le Chinois Great Wall parviendra-t-il à ses fins, contrairement à ses prédécesseurs ?

En marge du salon automobile de Shanghai, qui s'achève lundi, la présidente de Great Wall, Wang Fengying, a fait part de la volonté du constructeur chinois d'investir le marché américain en 2015 en y vendant ses VUS.

Dans un entretien accordé à nos collègues d'Automotive News China, la présidente du plus important constructeur automobile chinois de VUS a expliqué que Great Wall planifie cette arrivée depuis deux ans. «Nous avons commencé à planifier notre arrivée sur le marché américain il y a deux ans. Nous devons étudier les lois et règlements américains sur la sécurité et les émissions de gaz ainsi que les préférences des consommateurs», a affirmé Mme Fengying.

Selon Automotive News, Great Wall travaille actuellement sur la manière d'établir un réseau de concessionnaires et une stratégie de marketing. Le constructeur chinois envisagerait également de produire ses VUS sur le sol américain.

«Étant donné l'éloignement géographique des États-Unis par rapport à la Chine et vu que les tarifs américains à l'importation ne sont pas particulièrement élevés, nous préférerions produire les véhicules sur place», a dit Wang Fengying. Great Wall doit cependant décider où il installera une éventuelle usine.

Le mot «éventuelle» a d'autant plus de sens que Great Wall n'est pas le premier constructeur chinois à vouloir tenter sa chance aux États-Unis. Quand bien même il est réputé avoir les reins solides financièrement et commercialement, Great Wall pourrait laisser beaucoup de plumes dans cette aventure ou avant même que celle-ci ait réellement débuté.

Les constructeurs chinois (et indiens) se sont jusqu'ici heurtés aux investissements énormes nécessaires à une telle implantation. Leurs produits n'ont pas toujours été séduisants non plus, affichant des faiblesses en matière de qualité et de sécurité. Sans compter que le potentiel et la forte croissance du marché en Chine n'incitent pas les constructeurs chinois à aller voir ailleurs.

Depuis plusieurs années, quelques constructeurs émergents ont promis de vendre des voitures en Amérique du Nord. Sans que ces volontés se soient concrétisées. Les deux derniers exemples en date sont BYD et Mahindra.

Le premier n'a livré qu'une dizaine de ses berlines électriques, en Californie, pour un programme d'essais. Le second n'a jamais vendu le moindre pick-up.

Le Chinois BYD a par le passé laissé entrevoir la commercialisation de sa berline e6 en Amérique du Nord en 2012. Le constructeur a finalement ralenti l'allure, prétextant le faible essor de la voiture électrique et l'absence d'infrastructures de recharge en Californie. L'État américain a beau être aujourd'hui le plus branché, BYD ne s'est jamais montré aussi discret.

L'Indien Mahindra a quant à lui lorgné le marché américain ces six dernières années. Mais il n'a jamais été en mesure de livrer la marchandise et n'a finalement jamais eu l'autorisation de commercialiser son camion léger. On lui a reproché au passage d'avoir déclaré une consommation d'essence bien en deçà de la réalité.

Quant à Great Wall, il exporte aujourd'hui en Australie comme en Russie. Les États-Unis et le Canada seront-ils ses prochains grands pays conquis ?