Les demandes de recours collectif commencent à s'accumuler contre General Motors, relativement aux commutateurs d'allumage défaillants qui équipent 1,6 million de petites voitures dans le monde, dont 235 000 vendues au Canada.

Au moins deux cabinets d'avocat canadiens veulent faire valoir la cause de consommateurs réclamant des compensations, alors que plusieurs autres poursuites sont lancées aux États-Unis.

Au cours de la dernière semaine, Merchant Law Group a déposé des réclamations contre le constructeur automobile de Detroit devant les tribunaux de l'Ontario, du Québec et de la Saskatchewan. Le cabinet soutient que GM a ignoré des problèmes connus depuis un certain temps sur ses commutateurs d'allumage, trompant ses clients en toute connaissance de cause.

Le cabinet d'avocats Sutts, Strosberg, de Windsor, en Ontario, orchestre aussi un recours collectif; il a récemment publié un avis dans un journal local à la recherche de propriétaires de véhicules GM visés par l'ennui mécanique.

Le cabinet Merchant Law Group cherche à représenter et indemniser des Canadiens pour ces commutateurs défaillants installés sur différents modèles de petites voitures entre 2003 et 2007. En Ontario, les plaignants incluent deux femmes qui «conduisent désormais leur véhicule avec une prudence extrême, craignant un possible arrêt soudain et non désiré, et le risque de blessures», soutient Merchant.

GM a indiqué jeudi qu'il ne commentait pas des cas se retrouvant devant les tribunaux.

GM a annoncé le mois dernier que les commutateurs d'allumage devaient être réparés sur les modèles Cobalt 2005 à 2007 de Chevrolet, HHR 2006 et 2007 de Chevrolet, Pursuit 2005 et 2006 de Pontiac, Solstice 2006 et 2007 de Pontiac, G5 2007 de Pontiac, Ion 2003 à 2007 de Saturn, et Sky 2007 de Saturn.

Il y a un risque que le commutateur d'allumage sorte de la position de marche, ce qui donne notamment lieu à une perte partielle de la puissance électrique et à l'arrêt du moteur.

La nouvelle patronne de GM s'est excusée plus tôt cette semaine, affirmant que l'entreprise avait trop tardé avant de prévenir les propriétaires des réparations à effectuer. Le constructeur a reconnu avoir pris conscience des problèmes des commutateurs d'allumage il y a au moins 11 ans, alors qu'il aura fallu attendre le mois dernier pour un rappel de véhicules.

Mary Barra, qui a pris les rênes de GM à la mi-janvier, a affirmé que l'entreprise reconnaît avoir mal géré la situation et qu'elle fera le nécessaire auprès des clients. GM a aussi annoncé l'embauche d'un nouveau responsable de la sécurité des véhicules.

Mme Barra n'a pas fait mention d'éventuelles compensations des familles de personnes tuées dans des accidents causés par les commutateurs d'allumage défaillants. Le bilan des décès pourrait s'avérer supérieur aux 12 cités actuellement par l'entreprise, alors que GM et la National Highway Traffic Safety Administration aux États-Unis révisent les rapports d'accidents et les plaintes de consommateurs.

«Je suis vraiment désolée pour les pertes de vie, et nous allons prendre toutes les mesures nécessaires pour s'assurer que cela ne se reproduise plus jamais», a dit Mme Barra, mardi.

Une enquête interne est en cours et devrait s'étaler sur environ sept mois. Pour l'instant, l'entreprise n'a pas joint les familles, a indiqué la chef de la direction.

Transports Canada enquête aussi pour déterminer si un système d'allumage défaillant serait à l'origine d'un accident mortel survenu au Québec en juin dernier.

Lundi, GM a annoncé un nouveau rappel de 1,5 million de véhicules, dont 70 437 au Canada, parce que les coussins gonflables et les ceintures de sécurité pourraient ne pas fonctionner adéquatement. Un voyant lumineux d'urgence s'allumerait au tableau de bord pour indiquer cette possible défectuosité.