C'est une affirmation qui n'étonnera pas beaucoup les observateurs de l'industrie automobile. Un Canadien sur trois regrette son dernier achat de véhicule, qu'il soit neuf ou d'occasion. Cette dépense n'est pas toujours bien planifiée? Pas si sûr.

Pas moins de 35% des Québécois et 33% des Canadiens éprouvent des regrets une fois leur nouvel achat effectué, selon un sondage de la firme Angus Reid réalisé en janvier pour le compte du portail autohebdo.net.

Ces insatisfaits disent regretter de ne pas avoir mieux préparé l'achat de leur plus récent véhicule. Ils n'ont pas assez magasiné, n'ont pas fait suffisamment de recherches, n'ont pas suffisamment tenu compte de leurs véritables besoins et n'ont pas bien établi le budget des frais lié à l'acquisition de leur véhicule. On entend par là que les coûts de consommation d'essence, d'entretien, d'immatriculation et d'assurances ont été mal évalués.

Pour l'essentiel, ces automobilistes ne seraient pas satisfaits de l'équipement et des performances de leur nouvelle acquisition, de même que du rapport qualité-prix, selon Angus Reid.

Exception faite du logement, la voiture est le bien de consommation qui génère le plus de dépenses dans un foyer. Bien des automobilistes auraient-ils tendance à ne pas assez bien analyser et planifier l'achat d'une auto, s'exposant ainsi à des déconvenues à terme?

L'Association pour la protection des automobilistes (APA) ne voit pas cela de cet oeil. «Aujourd'hui, il y a beaucoup moins d'achats d'autos neuves qui ne correspondent pas aux attentes des gens. À la rigueur, on a peut-être acheté dans la mauvaise catégorie», observe George Iny.

Le président de l'APA estime que cette insatisfaction ne serait pas liée à la qualité intrinsèque des voitures, mais plutôt aux techniques de vente des marchands et aux produits connexes vendus. Si le vendeur se souciait réellement de la satisfaction de son client, il n'y aurait pas un tel taux d'insatisfaits.

«Généralement, il y a trop de pression sur les gens, explique-t-il. Ils achètent alors un produit auprès du directeur commercial du marchand ou ils ont un financement qui ne correspond pas à leur besoin.»

Tout achat chez un commerçant de voitures est une démarche très difficile en soi. Les sollicitations sont multiples et les propositions sont systématiquement tentantes au premier abord.

«Il ne faut pas se mettre de pression et [il est impératif de] prendre tout le temps nécessaire pour parvenir à une décision définitive avant de dépenser tout cet argent», rappelle Ian McDonald, directeur du marketing chez autohebdo.net.

Notons que ce sondage a été effectué en ligne les 22 et 23 janvier dernier auprès de 1508 adultes canadiens choisis au hasard dans la banque de participants aux sondages d'Angus Reid. La marge d'erreur est de plus ou moins 2,5%, 19 fois sur 20.

Un tiers des automobilistes aurait le sentiment d'avoir payé trop cher pour leur plus récent véhicule.