Conduire une Lamborghini sur un circuit est un rêve que partagent bien des amateurs de voitures. Qui peut se réaliser facilement, mais qui peut aussi tourner au cauchemar si l'expérience proposée s'avère être un leurre. Ces six derniers mois, des dizaines de personnes ont été victimes de «représentations fausses» selon l'OPC, attendant de pouvoir conduire la voiture de leur rêve.

Depuis septembre 2013, l'Office de la protection du consommateur (OPC) a enregistré une centaine de signalements de fraudes présumées. «Ça fait beaucoup» en si peu de temps, dit-on à l'Office. «On est submergé de demandes des consommateurs», confirme Jean-Jacques Préaux, son porte-parole.

L'OPC a publié une mise en garde contre les pratiques de certains commerçants dans ce secteur d'activités récréatives. «Des consommateurs achètent ou "paient" un tour dans une voiture de performance sur un circuit de course, paient pour des tours supplémentaires, mais ont par la suite de la difficulté à recevoir les services prévus», résume l'OPC.

«Les consommateurs n'ont pas eu ce qu'ils voulaient avoir. Le service n'a pas été rendu», précise Jean-Jacques Préaux.

Dans les faits, les commerçants agissent de deux façons. Soit ils tiennent un stand temporaire dans un centre commercial, soit un tirage au sort est organisé à l'occasion d'un salon ou d'une exposition.

Dans le premier cas, le client achète un chèque-cadeau échangeable contre un tour en voiture. Au moment de confirmer l'activité, la date choisie n'est plus disponible ou est déplacée de semaine en semaine et la voiture à conduire n'est plus une Lamborghini, mais une Camaro, par exemple. L'expérience proposée ne correspond plus à ce qui a été payé et réservé.

Dans le second cas, le tirage au sort n'est pas un vrai concours. Le commerçant déclare plusieurs vainqueurs pour ensuite leur vendre par téléphone des tours supplémentaires. Faisant croire à une offre très limitée, le commerçant presse le client de lui fournir son numéro de carte de crédit. La somme prélevée est finalement plus élevée que prévu.

Il semblerait que tous ces clients n'aient pu jouir encore de l'activité qu'ils ont payée à l'avance. Et rien ne garantit qu'ils verront la couleur de la voiture les beaux jours venus.

Le consommateur peut-il alors demander un remboursement? «Le consommateur n'a que des déclarations verbales le plus souvent. Il y a toujours des possibilités de demander un remboursement, mais il faut des preuves. Ce qui n'est pas toujours évident à obtenir», répond M. Préaux.

Alors que l'enquête de l'OPC est en cours et qu'aucun constat d'infraction n'a encore été dressé, le montant total du préjudice pourrait s'élever à plusieurs milliers de dollars. Deux ou trois commerçants sont ciblés.

L'OPC en appelle à la vigilance des consommateurs qui doivent bien se renseigner sur l'offre proposée et qui doivent avertir l'Office en cas de problème.