Le groupe japonais Takata, dans la tourmente depuis plusieurs mois pour ses coussins gonflables défectueux responsables de plusieurs décès, a confirmé vendredi être visé par une enquête criminelle aux États-Unis.

Interrogé sur des informations de presse, un porte-parole a indiqué à l'AFP avoir reçu une assignation à comparaître du Grand Jury fédéral de New York, sans donner plus de détails.

Une sénatrice américaine avait auparavant salué l'ouverture de cette investigation. «Je me félicite que le bureau du procureur des États-Unis ait engagé une action rapide pour ouvrir une enquête criminelle», a déclaré dans un communiqué Claire McCaskill, présidente de la sous-commission du Sénat pour la protection des consommateurs.

Le ministère de la Justice s'est pour sa part refusé à tout commentaire.

Le porte-parole de Takata USA, Ally Berman, a assuré sur CNN que le groupe «coopérait pleinement avec l'ensemble des enquêtes du gouvernement».

La commission du Sénat sur les Transports et le Commerce a par ailleurs annoncé jeudi qu'elle tiendrait le 20 novembre une audience consacrée à cette affaire qui a conduit au rappel de plus de seize millions de véhicules à travers le monde, dont près de la moitié aux États-Unis.

«L'audience examinera comment des coussins gonflables Takata défectueux ont pu être installés dans un si grand nombre de véhicules et évaluera la réponse des constructeurs d'automobiles et de la NHTSA», l'agence américaine de la sécurité routière, explique la commission.

L'identité des responsables qui seront entendus par la commission n'a pas été dévoilée.

La NHTSA a de son côté ouvert en juin une enquête sur cette affaire et tente d'établir la responsabilité de Takata et Honda, l'un des constructeurs les plus affectés.

Les deux firmes font également l'objet de plusieurs plaintes aux États-Unis, dont certaines en nom collectif.

La sénatrice McMcCaskill figure parmi les élus qui réclamaient l'ouverture d'une enquête criminelle par le département de la Justice contre Takata.

Cette élue démocrate avait été très en pointe dans les investigations du Congrès sur les rappels tardifs ordonnés par General Motors au début de l'année en raison de problèmes de commutateurs d'allumage liés à au moins 32 décès.

Jeudi, Takata a catégoriquement démenti avoir masqué ses défauts de coussins gonflables depuis dix ans comme l'affirmait le New York Times.

Les coussins de sécurité mis en cause, produits dans les années 2000, peuvent exploser et projeter des fragments de métal et plastique sur les passagers. Ils sont à l'origine de nombreux incidents et de plusieurs décès: cinq selon les médias, dont trois confirmés par Takata et Honda.

Dans le dernier cas signalé, une femme enceinte de 43 ans a été tuée par l'«explosion anormale» de du coussin gonflable  de sa voiture lors d'une collision en juillet en Malaisie, plus précisément dans la ville de Sibu sur l'île de Bornéo.

Selon la police, un éclat de métal a incisé son cou. «Sa mort est due à l'objet issu du coussin gonflable», a expliqué un enquêteur joint par l'AFP. Son mari, présent dans le véhicule, n'a pas été blessé.

La victime est décédée sur le chemin de l'hôpital, tandis que son bébé, une fille, a pu être sauvée mais est morte trois jours plus tard en soins intensifs.

Outre l'impact de cette affaire sur son image, Takata a vu ses comptes tomber dans le rouge en raison du coût des réparations.

Audition au Congrès le 20 novembre

Des sénateurs américains vont tenir le 20 novembre une audition consacrée aux coussins gonflables défectueux de l'équipementier japonais Takata, associés à plusieurs décès et au centre d'une polémique croissante, ont-ils annoncé jeudi.

«L'audience examinera comment des airbags Takata défectueux ont pu être installés dans un si grand nombre de véhicules et évaluera la réponse des constructeurs automobiles et de la NHTSA», l'agence américaine de la sécurité routière, indique la commission du Sénat sur les Transports dans un communiqué.

L'identité des responsables qui seront entendus par la commission n'a pas été dévoilée.

Selon les analystes, l'affaire des airbags de Takata a conduit au rappel de plus de seize millions de véhicules à travers le globe, dont près de la moitié aux États-Unis.

L'agence américaine de la sécurité routière américaine a ouvert en juin une enquête sur cette affaire et tente d'établir la responsabilité de Takata et Honda, l'un des constructeurs automobiles les plus affectés.

Les deux firmes sont par ailleurs visées par plusieurs plaintes aux États-Unis, dont certaines en nom collectif.

Certains élus américains réclament dès à présent l'ouverture d'une enquête criminelle par le département de la Justice contre Takata.

Jeudi, le groupe a catégoriquement démenti avoir masqué ses défauts d'airbag depuis dix ans comme l'affirmait le New York Times.