Les autorités américaines ont sommé mercredi l'équipementier japonais Takata, mis en cause pour des coussins gonflables défectueux, de lancer un rappel de véhicules sur l'ensemble des États-Unis, sous peine d'une amende qui pourrait atteindre 35 millions de dollars US (39 millions de dollars CAN).

Visé par plusieurs enquêtes aux États-Unis, Takata s'y est jusque-là opposé et n'a procédé qu'à des rappels dans certaines régions (Hawaï, Floride...) où le climat humide aurait provoqué des ruptures de ses coussins gonflables , associées à cinq décès.

Dans un courrier adressé mercredi au groupe japonais, l'agence américaine de la sécurité routière (NHTSA) estime toutefois avoir «provisoirement conclu» que cette malfaçon s'étendait à l'ensemble des États-Unis et devait donner lieu à un rappel de véhicules national.

«Takata n'a fourni aucune information pour soutenir sa position qu'un rappel régional était approprié et n'a fourni aucune explication sur la rupture de coussins gonflables  en dehors de zones d'extrême humidité», écrit Frank Borris, un des responsables de la NHTSA, dans ce courrier.

L'agence de régulation donne à l'équipementier jusqu'à mardi prochain pour lui soumettre un rapport sur les défauts de coussins gonflables  conducteur qui préfigurerait un rappel «sur l'ensemble du pays».

Si cette échéance n'est pas respectée, Takata s'exposerait à une amende pouvant aller jusqu'à 7000 dollars par véhicule défectueux, affirme la NHTSA dans sa lettre.

Les autorités américaines ont identifié 7,8 millions de véhicules possiblement concernés aux États-Unis, mais une éventuelle amende ne pourrait toutefois pas dépasser 35 millions de dollars US, maximum prévu par la loi.

Takata reste d'ailleurs visé par une enquête pénale aux États-Unis visant ces coussins gonflables défectueux qui présentent un risque de projection sur les passagers de fragments de métal et plastique.

Dans un courrier distinct envoyé mardi, la NHTSA a également demandé au constructeur automobile américain Chrysler - un des clients de Takata - d'étendre et d'accélérer les rappels de ses véhicules potentiellement affectés.

L'agence est «extrêmement préoccupée par l'étendue géographique et le faible rythme des rappels», écrit-elle dans ce courrier.

Sans agiter la menace d'une amende, la NHTSA appelle Chrysler à lui soumettre d'ici à lundi prochain un plan précisant quand et comment elle prévoit d'informer les clients potentiellement concernés par ce défaut.