L'équipementier japonais Takata, dont des coussins gonflables défectueux sont liés à huit morts et à l'origine des millions de rappels de véhicules aux États-Unis, refuse de créer un fonds d'indemnisation des victimes, selon une lettre adressée à un parlementaire américain.

«Takata estime qu'un fonds d'indemnisation national n'est pas nécessaire actuellement», écrit Kevin Kennedy, un responsable nord-américain du groupe nippon au sénateur démocrate Richard Blumenthal.

M. Kennedy ajoute néanmoins qu'il tiendrait informé l'élu si Takata venait à changer d'avis après un nouvel examen de la situation.

Takata n'était pas joignable dans l'immédiat vendredi.

M. Blumenthal, un des parlementaires les plus en vue en matière de sécurité routière aux États-Unis, avait enjoint Takata, en juin, de mettre en place un dispositif d'indemnisation à l'image de General Motors (GM) dans l'affaire des rappels de véhicules équipés d'un commutateur d'allumage défectueux.

L'équipementier japonais, accusé par des élus américains d'avoir suspendu des audits qui auraient pu permettre de déceler plus tôt le défaut de ses coussins de sécurité, avait demandé un délai de deux à quatre semaines pour se décider.

Les coussins gonflables défectueux de Takata sont rendus responsables de la mort d'au moins huit personnes et de centaines de blessés, selon un bilan officiel provisoire.

Le défaut en cause concerne le gonfleur qui peut éclater sous certaines conditions (ancienneté, humidité, etc.), projetant alors des fragments de métal et de plastique sur le conducteur ou le passager.

Nombre de grands constructeurs sont affectés: Honda, BMW, Fiat Chrysler, General Motors, Ford, Mazda, Mitsubishi Motors, Nissan, Subaru et Toyota.

Environ 34 millions de véhicules sont en cours de rappel aux États-Unis, soit le plus gros rappel lié à un produit dans le pays.

Honda avait ainsi annoncé jeudi le rappel de 4,5 millions de véhicules supplémentaires dans le monde, portant à 24,5 millions d'unités le nombre de rappels par ce seul constructeur.