Le président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) Jean Todt, récemment nommé envoyé spécial de l'ONU pour la sécurité routière, a entamé lundi à Cuba une tournée en Amérique latine sur ce thème.

Après Cuba lundi et mardi, M. Todt se rendra en Équateur, au Pérou et en Colombie pour y rencontrer les autorités et trouver les moyens de «faire en sorte que cette pandémie puisse diminuer», a-t-il déclaré mardi à l'AFP, précisant que les accidents de la route faisaient quelque 1,25 million de morts et 50 millions de blessés chaque année dans le monde.

«Il faut qu'il y ait une prise de conscience au plus haut niveau, dans chaque pays, pour qu'on place les accidents de la route au même niveau qu'on a placé le sida ou Ebola», a-t-il insisté.

À Cuba, M. Todt a rencontré les plus hautes autorités chargées des transports ainsi que les responsables des principales agences de l'ONU pour évoquer notamment la question de la vétusté du parc automobile local, composé aux deux tiers de voitures américaines des années 50 ou soviétiques des années 70 et 80.

Dans ce pays, «il y a environ 600 000 véhicules, mais il n'y a que 5% de véhicules de moins de 10 ans et environ 50% de véhicules de plus de 30 ans», a relevé M. Todt, tout en saluant le «vrai engagement des autorités» en matière de sécurité routière.

«Il faut de l'éducation, il faut appliquer les lois, il faut améliorer les infrastructures et rajeunir les véhicules», a-t-il rappelé.

Après un demi-siècle de restriction par le régime communiste, la vente libre de véhicules a débuté en janvier 2014 à Cuba pour tenter de renouveler un parc vieillissant, mais les prix astronomiques affichés n'ont permis que quelques dizaines de transactions.

Le vice-ministre des Transports Oscar del Toro Quesada a reconnu que les autorités cubaines faisaient face à des «défis immenses» dans ce domaine.

En 2009, un plan pour la sécurité routière en quatre points a été lancé : renforcement institutionnel et légal, formation et éducation, entretien des routes et véhicules plus sûrs. Mais cette stratégie peine pour l'instant à porter ses fruits.

En 2014, 697 personnes ont trouvé la mort sur les routes cubaines, soit un taux de 6,2 morts pour 100 000 habitants, en hausse par rapport aux années précédentes, alors que le gouvernement vise un taux de 5 pour 100 000. Au premier semestre 2015, la tendance était à la stagnation avec 346 morts.