Le gouvernement suédois a jugé «regrettable» mardi le refus de l'américain GM de transférer sa technologie à des groupes chinois dans le cadre de leur acquisition de son ex-filiale Saab, une décision qui risque de faire capoter l'ultime plan de sauvetage du constructeur suédois.

«C'est une annonce regrettable», a commenté la ministre suédoise des Entreprises Annie Lööf, mardi.

Après la «joie» de l'annonce du plan de sauvetage de Saab fin octobre, la décision lundi de General Motors (GM) constitue «une ombre au tableau», a-t-elle déploré.

«Il doivent tout recommencer de zéro», a ajouté Mme Lööf en référence aux négociations de reprise.

GM a expliqué qu'il «n'accepterait pas la poursuite de licences technologiques existantes ou de continuer à fournir des 9-4X (un VUS compact) à Saab à la suite du changement proposé de propriétaire».

Le propriétaire du constructeur suédois, Swedish Automobile (ex-Spyker), avait annoncé le 28 octobre que le distributeur Pang Da et le constructeur Youngman, deux groupes chinois, allaient racheter la totalité de Saab Automobile pour 100 millions d'euros. Un premier accord conclu avec Padang et Youngman en juin prévoyait seulement l'acquisition d'un peu plus de la moitié de l'entreprise. Une acquisition à 100% change la donne, selon GM.

L'accord de GM est une condition nécessaire à ce que la transaction soit bouclée, selon le constructeur américain qui se dit en l'état opposé à cette vente.

Le protocole d'accord doit encore être approuvé par différentes autorités compétentes et il est valable jusqu'au 15 novembre, selon Swedish Automobile.

Le projet de reprise de Saab est considéré comme le plan de la dernière chance pour le constructeur suédois qui emploie 3700 personnes mais ne paie plus ses fournisseurs depuis de nombreux mois et a dû interrompre totalement sa production en juin.