Le PDG de Subaru a annoncé mardi qu'il allait temporairement renoncer à son salaire, tout comme d'autres dirigeants du constructeur automobile japonais, pour s'excuser d'un récent scandale d'inspections finales de véhicules non conformes selon les procédures japonaises.

«Tous les dirigeants exécutifs (de Subaru, NDLR) vont volontairement rendre une partie de leurs salaires», a déclaré Yasuyuki Yoshinaga lors d'une conférence de presse à Tokyo.

Un porte-parole de Subaru interrogé par l'AFP a précisé que les dirigeants exécutifs, y compris M. Yoshinaga, comptaient renoncer à leurs salaires de décembre à mars prochain, c'est-à-dire jusqu'à la fin de l'exercice fiscal du groupe 2017/18.

395 000 voitures rappelées

Subaru a dû rappeler le mois dernier 395 000 véhicules au Japon, en raison d'inspections finales effectuées par du personnel non certifié, pour un impact financier quantifié par le groupe à 20 milliards de yens (230 millions de dollars canadiens).

Le PDG de Subaru Yasuyuki Yoshinaga, lors de ses excuses publiques. Renoncer à une partie de son salaire après un mauvais coup est une pratique courante chez les dirigeants nippons. Photo: Reuters

Le constructeur a présenté mardi les conclusions d'un rapport externe sur cette affaire et annoncé des mesures correctives pour éviter une répétition de ces dysfonctionnements, affectant uniquement le marché japonais.

Cette affaire ressemble à s'y méprendre aux déboires de son compatriote et rival Nissan: pour des raisons similaires, l'allié au français Renault avait dû rappeler en septembre plus d'un million de véhicules produits et vendus au Japon depuis 2014.

Nissan avait ensuite dû interrompre sa production dans le pays pendant environ deux semaines, entre fin octobre et début novembre, afin d'en finir avec ces mauvaises pratiques qui duraient depuis des années.

Outre Nissan et Subaru, d'autres grands noms de l'industrie japonaise ont été ébranlés par des scandales ces derniers mois.

Comme chez Nissan

Le PDG de Nissan, Hiroto Saikawa, a également renoncé à une partie de son salaire jusqu'à fin mars prochain, une pratique courante chez les dirigeants nippons après un scandale éclaboussant leurs groupes.

Le sidérurgiste Kobe Steel, le groupe de matériaux Mitsubishi Materials et le fabricant de textiles techniques Toray ont tous reconnu avoir embelli des caractéristiques techniques de certains de leurs produits, sans toutefois remettre en cause leur sûreté.

À cette liste déjà longue s'est rajouté mardi un autre poids lourd industriel nippon, Hitachi, qui a confessé dans un communiqué que plus de 11 600 de ses ascenseurs installés au Japon ne remplissaient pas certaines caractéristiques imposées par le gouvernement, tout en assurant qu'ils étaient sûrs.

Plus tôt cette année, l'équipementier japonais Takata a fait faillite, coulé par un scandale d'airbags défectueux à l'origine de plusieurs décès dans le monde entier.