La commission des relations de travail américaine a déposé jeudi soir une plainte contre le constructeur de voitures électriques Tesla, l'accusant de violation du code du travail.

Selon le National Labor Relations Board (NLRB), Tesla a enfreint le code du travail en demandant à ses employés de signer des accords de confidentialité trop exhaustifs.

Ces derniers sont susceptibles d'empêcher les employés de faire état d'infractions à la législation sociale et de problèmes de sécurité à l'usine Tesla à Fremont, en Californie.

L'usine Tesla. Photo: Ninon Pednault, La Presse 

Intimidation ?

Le NLRB a aussi indiqué qu'il enquêtait sur d'éventuelles manoeuvres d'intimidations, ce que rejette le constructeur.

«Ces derniers mois, les salariés ont fait part de préoccupations sur leur santé et leur sécurité et leur droit a en faire état», a souligné le syndicat des Travailleurs unis de l'automobile (UAW) dans un communiqué diffusé après l'annonce de l'enquête du NLRB. «Ceci en dépit d'avoir signé des documents indiquant qu'ils pourraient être licenciés ou faire face à des poursuites pour parler publiquement, ou aux médias, de ce qu'ils constatent sur leur lieu de travail ou sur leurs conditions de travail».

Tesla doit maintenant répondre aux questions du NLRB d'ici le 14 septembre. Une audience se tiendra le 14 novembre devant un tribunal d'Oakland, en Californie, pour examiner les faits reprochés et la réponse de Tesla.

Un Modèle S dans un magasin Tesla de San Francisco. Photo : AFP

Campagne de syndicalisation

«Ces accusations, portées par le même groupe de syndicalistes qui ont tant parlé aux médias, sont sans aucun fondement», a répliqué Tesla dans un communiqué. «Nous répondrons bien entendu dans le cadre de la procédure du NLRB», a-t-il précisé.

L'UAW essaie de syndicaliser les quelque 10 000 ouvriers de l'usine de Fremont, affirmant que les conditions de travail y sont insatisfaisantes, ce que dément également le constructeur.

Le fondateur de Tesla, Elon Musk, s'oppose aux tentatives de l'UAW et affirme que l'usine est sûre. Mais il a aussi reconnu que les cadences de travail vont considérablement augmenter en raison du lancement de la nouvelle voiture Modèle 3. Tesla veut faire passer la production annuelle d'environ 100 000 véhicules actuellement à 500 000 en 2018 puis un million en 2020.