Le système de pilotage automatique de Tesla, Autopilot, est en partie responsable d'un accident mortel survenu en mai 2016 en Floride, impliquant une voiture du constructeur de véhicules électriques, a indiqué mardi un régulateur américain.

Lors de cette collision avec un camion le 7 mai 2016, Joshua Brown, un automobiliste d'une quarantaine d'années, avait trouvé la mort alors qu'il conduisait une berline Modèle S de Tesla équipée d'Autopilot. Ce logiciel est composé de capteurs, sonars, caméras et de technologies dernier cri permettant aux voitures Tesla d'effectuer seules certaines manoeuvres comme freiner en cas de danger.

«Trop grande dépendance»

La «trop grande dépendance» du conducteur à Autopilot «a entraîné un désengagement prolongé» ayant conduit à la collision, estime l'agence américaine chargée de la gestion de catastrophes aériennes et routières (NTSB), dans un rapport publié mardi.

Elle ajoute qu'Autopilot n'aurait pas dû être utilisé sur la route où était survenu l'accident parce que celle-ci n'était pas adaptée à cette technologie.

«Tesla a permis au conducteur d'utiliser le système en dehors d'un environnement pour lequel il a été conçu», a souligné Robert Sumwalt, le patron du NTSB, ajoutant qu'Autopilot a par ailleurs conduit le conducteur à s'intéresser à autre chose qu'à la route. «La conséquence c'est une collision qui n'aurait jamais dû arriver», a fustigé le responsable.

Il est difficile de savoir quelles vont être les répercussions de cette décision sur le développement de la voiture autonome, auquel s'affairent actuellement la plupart des constructeurs automobiles et des groupes technologiques.

Cette photo prise par la police des autoroutes de Floride montre le toit complètement arraché du Modèle S après qu'il soit passé sous la remorque d'un camion de transport de classe 8. Photo : AP

Autopilot exonéré par deux autres rapports

Sollicité par l'AFP, Tesla a rappelé que l'agence américaine de la sécurité routière (NHTSA) a, elle, estimé qu'Autopilot «renforce la sécurité de façon importante» et réduit le risque d'accidents de 40%.

«Nous allons examiner les recommandations du NTSB», a ajouté le groupe du milliardaire Elon Musk, réaffirmant qu'il allait continuer à répéter à ses clients qu'Autopilot «n'est pas une technologie de conduite autonome et que les conducteurs doivent rester attentifs à tout moment pendant la conduite».

Si la cause de l'accident ayant coûté la vie à Joshua Brown n'a toujours pas été déterminée, la NHTSA avait classé sans suite une enquête de six mois sur cette affaire en dédouanant Autopilot. Les enquêteurs de la NHTSA avaient indiqué n'avoir détecté aucun défaut de conception ni de performance des systèmes de freinage d'urgence.

En juin, dans un rapport de 500 pages, le NTSB avait lui-même conclu que M. Brown «n'a pas tenu le volant pendant la majorité» du trajet de 37 minutes, en dépit du fait qu'Autopilot lui avait envoyé un message, «Mains requises non détectées» (Hands Required Not Detected), à six reprises.

Tesla a procédé à une amélioration d'Autopilot, davantage basée sur l'utilisation de radars et capable de fonctionner à travers la pluie, le brouillard et la neige.

Sans les mains. Photo: Tesla