Le responsable du programme d'assistance à la conduite de Tesla, baptisé Autopilot, a quitté l'entreprise, a annoncé celle-ci jeudi, alors que les autorités enquêtent sur ce système après un récent accident mortel.

Jim Keller supervisait notamment ce logiciel de conduite semi-automatique et «nous lui souhaitons le meilleur», a indiqué une porte-parole du constructeur de voitures électriques haut de gamme, en confirmant le départ de l'intéressé, mais sans en préciser les raisons.

Spécialiste des micro-processeurs, il va rejoindre l'entreprise Intel, selon un communiqué de cette dernière.

À l'occasion de ce départ, Tesla a précisé qu'Autopilot serait désormais supervisé par Andrej Karpathy pour la partie logicielle et Pete Bannon pour la partie matériel.

Le 3e à partir en moins de deux ans

Jim Keller est le troisième responsable d'Autopilot à quitter Tesla en près de deux ans.

Autopilot, qui permet au véhicule de gérer seul beaucoup de manoeuvres, fait l'objet d'une enquête par le régulateur des transports américain (NTSB) à la suite de l'accident survenu le 23 mars en Californie. Le conducteur y avait trouvé la mort alors que le logiciel était activé. Les batteries de la voiture, disloquée dans le choc, avaient également pris feu.

En désaccord avec le NTSB, qui lui avait reproché d'avoir rendus publics des éléments «non confirmés» sur l'accident, Tesla avait annoncé se retirer de l'enquête le 16 avril.

Tesla avait alors accusé le NTSB «d'être plus intéressé par les gros titres que par la défense de la sécurité» et d'avoir «régulièrement publié des éléments d'information incomplets en violation de ses propres règles alors qu'en même temps il cherchait à nous empêcher d'exposer les faits».

Des désaccords étaient déjà apparus entre Tesla et le NTSB début avril lorsque Tesla avait indiqué que les premiers éléments de l'enquête faisaient ressortir qu'Autopilot était bien activé au moment de l'accident, mais que le conducteur n'avait pas répondu aux avertissements visuels et sonores lui enjoignant de remettre ses mains sur le volant avant l'accident qui a vu le véhicule s'encastrer dans un séparateur de voies avant de prendre feu.

De plus, le NTSB avait déjà mené une enquête sur un précédent accident mortel d'une Tesla équipée d'Autopilot survenu en 2016 en Floride. Le constructeur avait alors modifié certaines fonctionnalités du système afin de mieux prévenir les utilisateurs de l'approche d'un danger.

Tesla définit Autopilot comme un logiciel d'assistance à la conduite et non comme un logiciel de conduite autonome.