Un record a été établi lors de la vente aux enchères de la collection Dan Davis, au Texas, alors que RM Auctions a récolté 1 155 000$ pour une Toyota. Un prix qui constitue un sommet pour une voiture japonaise.

Quand on sait que la 2000GT était évaluée à 75 000$ en 2005, il est difficile de comprendre ce qui s'est passé pour propulser cette Toyota à des sommets stratosphériques. La réponse: la rareté et «une lutte serrée entre plusieurs collectionneurs», selon le représentant de RM. En effet, cette superbe voiture n'a été construite qu'à 339 exemplaires de 1966 à 1970. Animée par un six cylindres en ligne de 2 litres, la 2000GT est dévoilée au Salon de Tokyo et devient célèbre grâce au film de James Bond On ne vit que deux fois. Si le film est un succès, la Toyota 2000GT est un flop commercial, d'une part parce qu'elle est trop chère (6800$, soit plus qu'une Jaguar Type E), et, d'autre part, parce que, dans l'esprit du public, Toyota est un constructeur de petites voitures japonaises bon marché.

Imaginée par Yamaha

L'idée de la Toyota 2000GT est née chez Yamaha. Ce constructeur de motos et motoriste réputé emprunte le robuste six cylindres en ligne de la berline Toyota Crown et lui greffe une belle culasse à deux arbres à cames en tête, alimentée par trois carburateurs Solex.

Ainsi modifié, le 2 litres développe 150 chevaux à 6600 tours/minute, une puissance fort respectable pour l'époque. Le moteur, allié à une boîte manuelle à cinq vitesses et à un différentiel autobloquant, est logé dans un châssis à poutre centrale en X du même type que celui qui équipe la légendaire Lotus Elan.

Aux suspensions entièrement indépendantes à double triangulation se greffent quatre freins à disque assistés, une autre rareté. À cette configuration ultramoderne qui n'a rien à envier à des voitures construites aujourd'hui s'ajoute une carrosserie en aluminium signée Albrecht Goertz, styliste de renom et auteur de la BMW 503 et de la sublime BMW 507 (1956) et, plus tard, de la remarquable Datsun 240Z (1970).

Conçue, donc, par Yamaha et habillée par Goertz, cette voiture est proposée en premier à Nissan qui refuse le projet à cause de sa complexité technique (pour l'époque) et de son coût de fabrication. Yamaha se tourne alors vers Toyota qui envisageait de renouveler sa gamme dès 1965.

Toyota accepte la proposition et la belle Toyota 2000GT devient ainsi la première voiture japonaise à rivaliser avec les voitures sport européennes, tant sur le plan du style que sur celui des performances et du plaisir de conduire.

Près de 50 ans plus tard, la mal aimée Toyota 2000GT a bien su se venger.