Le premier constructeur automobile mondial, le japonais Toyota, a décidé de renoncer à l'utilisation d'un nouveau réfrigérant imposé par la législation européenne, rejoignant l'allemand Daimler qui a amorcé une fronde contre ce produit, a appris vendredi l'AFP.

Le produit en question, baptisé R1234yf, fait l'objet d'un contentieux entre Daimler et l'État français, sur lequel le juge des référés du Conseil d'État rendra une ordonnance mardi.

Le fabricant allemand des Mercedes conteste la décision du ministère français de l'Écologie de bloquer l'immatriculation des classes A, B, CLA et SL de la marque à l'étoile au motif que ces véhicules n'utilisent pas le nouveau fluide réfrigérant pour climatisation, comme l'impose une directive européenne depuis le 1er janvier.

Ce produit n'est plus utilisé dans les modèles Prius Plus, Lexus GS et GT86 commercialisés en Europe, qui sont revenus à l'ancien réfrigérant R134a, a déclaré vendredi à l'AFP un porte-parole de Toyota Allemagne, qui a refusé de dire quand cette décision avait été prise.

Daimler a émis à l'automne des doutes sur la sécurité du nouveau réfrigérant, choisi au niveau européen pour son caractère nettement moins polluant, après avoir mené des tests en interne. Ces doutes ont été relayés depuis par ceux de « consommateurs, d'ONG, de médias et d'autorités », a souligné Toyota Allemagne dans une prise de position écrite.

« Toyota considère qu'il est du devoir des entreprises de l'industrie automobile que les véhicules correspondent aux standards de sécurité en vigueur », explique le constructeur nippon.

« Il n'y a malheureusement à l'heure actuelle pas de consensus sur cette question au sein du marché européen. Pour cette raison, nous avons décidé comme mesure temporaire d'utiliser le R134a, afin de mettre fin aux doutes de nos clients », poursuit-il.

Toyota a cependant précisé avoir conduit des tests en interne qui n'ont pas révélé de manquements à la sécurité. « La commercialisation de véhicules équipés du R1234yf a commencé seulement après vérification complète de leur sûreté », selon le porte-parole.

« Quand la situation se sera clarifiée, nous procéderons conformément aux régulations légales. Mais pour cela, il faut encore attendre », a-t-il ajouté.

Il n'a pas voulu dire combien de véhicules étaient concernés par cette décision, indiquant seulement qu'ils étaient « peu nombreux » dans la mesure où ils ne sont arrivés sur le marché qu'à l'automne dernier et ne sont pas les plus vendus de Toyota.