Finies les folies. Faute d'avoir trouvé son public, Scion, la marque jeunesse de Toyota, arrête les frais et cesse ses opérations. Quelques modèles prennent la route du musée, mais d'autres sont rescapés par Toyota. C'est le cas de l'iM, dont l'appellation officielle comporte désormais le préfixe Corolla pour ajouter à la crédibilité de l'opération.

Mais aussi faire mousser les ventes de la gamme jusqu'ici essentiellement composée d'une seule berline.

N'allez pas voir en elle une réincarnation de la regrettée Matrix pour autant. L'iM joue une partition sensiblement différente : absence d'un rouage intégral et de déclinaisons multiples, notamment. En fait, elle vise les Mazda 3 Sport, Mitsubishi Lancer Sportback, Ford Focus et les récentes versions 5 portes de la Honda Civic et de la Chevrolet Cruze (voir autre texte).

Toyota Corolla iM - banc d'essai ƒric Lefranois 17 octobre 2016 - CrŽdit: Toyota

Un petit air de déjà vu

Cette compacte aux formes légèrement surannées est faite pour convaincre le public plutôt que pour lui plaire. Attirés par la réputation non usurpée de fiabilité et de sens de l'économie (à l'achat comme à la revente) des Toyota, ses acheteurs ne regretteront sûrement pas leur acquisition à la condition de ne pas examiner l'offre de la concurrence de trop près.

Les arrondis et les lignes brisées alternent sans fausse note, l'auto s'étire en pente douce, sans contrastes trop fortement marqués, mais dégage une certaine énergie. On perçoit un petit air de déjà-vu, mais cela n'a rien de choquant. Toyota n'est pas la seule, loin de là, à regarder par-dessus l'épaule du voisin.

Plutôt réussi, l'aménagement intérieur de la « nouvelle » Toyota ne doit rien à personne. Les dimensions généreuses ont permis d'aménager des places relativement confortables et un coffre dont le volume est compétitif, mais sans plus considérant l'offre de ses rivales. L'ergonomie, le design et la qualité de l'habitacle ont été soignés. Le conducteur peut ajuster sa position au millimètre, la visibilité est bonne et toutes les commandes tombent (au sens figuré, bien sûr) sous la main.

À bord de l'iM, la banquette arrière fractionnable en deux parties --on aurait préféré des sièges individuels capables de coulisser-- pour moduler au mieux le volume intérieur. Les matériaux sont de bonne facture, le dessin du tableau de bord et de la console est équilibré, alors que l'instrumentation est simple et lisible avec des cadrans bien éclairés. Bref, exception faite des insertions piano noir, un peu dépassées, et d'un écran central beaucoup trop petit, c'est correct.

La ligne de l'iM est plaisante à l'oeil.

L'aménagement intérieur est plutôt réussi.

Pour les fesses adultes, il faut un chauffe-popotin

Par ailleurs, les accessoires de série n'ont pas été négligés et le passage de l'iM sous la houlette de Toyota a également permis de corriger certaines tares relevées du temps où elle était commercialisée par Scion et vendue aux jeunes.

Par exemple, la Corolla iM loge des éléments chauffants sous ses sièges avant. 

L'équipement est relativement complet, mais les possibilités de personnalisation sont plutôt maigres. Impossible d'obtenir des applications comme Apple Car Play ou Android Auto, un toit ouvrant ou encore un système de navigation. La gamme est d'une simplicité désarmante, mais les consommateurs qui éprouvent peu de considération à l'égard de l'automobile pour peu que celle-ci les mène du point A au point B ne seront pas déçus et apprécieront l'expérience d'achat en accéléré (pas vraiment d'options à choisir) proposée par l'iM.

Pour ce qui est de Apple Car Play ou Android Auto, oubliez ça. Mais il y a la caméra arrière.

Sage comme une image

Sur la route, cette Toyota manque de vitamines, mais son comportement est sans souci, d'où notre critique disant qu'elle est sous-motorisée. La suspension arrière est juste un peu trépidante sur chaussée bosselée, mais rien d'alarmant. La Corolla iM se laisse aisément prendre en main, est facile à conduire et ses commandes sont douces. Bref, une auto sans histoire, mais qui ne procure aucun agrément tangible.

La Corolla iM ne souffre d'aucun gros point faible, mais mérite quelques petites critiques ponctuelles. On retient surtout son diamètre de braquage, qui complique inutilement les manoeuvres, ou son freinage, qui manque de mordant et qui s'échauffe rapidement.

Le moteur 1,8 L n'a rien d'inédit, mais il remplit très honnêtement sa tâche. On s'accommode moins volontiers du manque de discrétion sonore de la boîte automatique à variation continue (CVT) qui, même menée avec douceur, rappelle sa présence avec trop d'insistance et emplit l'habitacle jusqu'à la migraine. Hormis son côté sympathique dans la circulation, sa consommation de carburant inférieure et sa valeur résiduelle plus élevée, nous lui préférons de loin la transmission manuelle. Cette dernière offre plus d'agrément en raison d'un levier au guidage précis et d'un embrayage facile à doser.

Le hayon, quelle belle invention.

Toyota, l'alpha et l'oméga

Bien sûr, plusieurs automobilistes s'accommoderont de cette auto sans souci, moyenne dans tous les sens du terme, sauf pour ce qui concerne la fiabilité et le rapport prix/prestations.

Conséquemment, l'iM reste fidèle à la réputation de sérieux et de sens de la mesure --qualités qui sont l'alpha et l'oméga des modèles appartenant à cette catégorie-- des autres Corolla.

Trois fleurs, trois tomates

On aime :

• Nomenclature simple

• Boîte CVT agréable

• Châssis sain mais sous-motorisé

On aime moins :

• Moteur lymphatique

• Diamètre de braquage

• Freinage moyen

Fiche technique

Prix: de 22 540 $ à 23 375 $

Frais de transport et de préparation: 1590 $

Garantie de base: 36 mois ou 60 000 km

Moteur: L4 DACT 1,8 litre

Puissance: 137 ch à 6100 tr/min

Couple: 126 lb-pi à 4000 tr/min

Poids: 1335 kg

Rapport poids/puissance: 9,74 kg/ch

Mode: traction

Transmission de série: manuelle à six rapports 

Transmission optionnelle: automatique à variation continue (CVT)

Diamètre de braquage: 11,4 m

Freins (av.-arr.): disque-disque

Pneus (av.-arr.): 225/45R17

Capacité du réservoir: 53 litres

Essence recommandée: ordinaire

Consommation réelle observée: 9,8 l/100 km

Pour en savoir plus: www.toyota.ca