Toyota a annoncé jeudi son intention d'élever ses ventes de véhicules à pile à hydrogène à «au moins 30 000» unités par an après 2020, alors que sa berline «Mirai» ne s'est écoulée qu'à 3000 exemplaires l'an dernier.

Pour parvenir à cet objectif, le géant automobile japonais va construire un nouveau bâtiment pour «augmenter la production en série des piles à combustible» ainsi qu'une nouvelle ligne dans une usine d'existante pour fabriquer des réservoirs à hydrogène haute pression.

Ces deux sites devraient démarrer leurs opérations «aux alentours de 2020», a précisé Toyota dans un communiqué.

Le constructeur nippon est pionnier mondial des véhicules à pile à combustible, alimentée à l'hydrogène, dont l'immense avantage est de ne rejeter aucune substance polluante lorsqu'ils roulent; seule de la vapeur d'eau est émise.

Lancée fin 2014, la Mirai («futur» en japonais) a connu un démarrage modeste, notamment en raison de son prix, deux fois plus élevé qu'une voiture électrique comparable, et de la grande rareté des stations de ravitaillement en hydrogène.

Mais les ventes s'inscrivent en progression constante, souligne Toyota: elles sont ainsi passées d'environ 700 unités en 2015, à environ 2000 en 2016 puis à 3000 en 2017.

Un assembleur s'active sur un module réunissant les réservoirs d'hydrogène et pile à combustible, sur la chaîne de montage de Motomachi, au Japon. Photo Reuters

La Mirai bientôt au Canada

La Mirai est aujourd'hui disponible dans 11 pays (Japon, États-Unis et neuf pays européens), et le groupe espère pouvoir la commercialiser rapidement dans d'autres régions du monde. Dans cette optique, des tests sont en cours en Australie, au Canada, en Chine et aux Emirats arabes unis.

Dans le seul archipel japonais, Toyota vise un objectif de 10 000 véhicules à pile à hydrogène par an à partir de 2020.

Le géant japonais a par ailleurs commencé à mettre sur le marché des bus fonctionnant avec la même technologie dans la ville de Tokyo. Une centaine devraient circuler d'ici aux jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo en 2020.

Début mars, Toyota, associé à neuf autres compagnies japonaises et au français Air Liquide, avait donné le coup d'envoi à une société commune, Japan H2 Mobility (JHyM), destinée à accélérer la construction de stations de recharge d'hydrogène dans l'archipel. Ils espèrent ainsi faire décoller l'utilisation de cette énergie, érigée en priorité nationale par le gouvernement.