Les spéculations ont repris jeudi sur la direction de Volkswagen, des informations de presse faisant état de manoeuvres du président du conseil de surveillance Ferdinand Piëch pour chasser le patron Martin Winterkorn, manoeuvres démenties par le premier.

M. Piëch cherche des soutiens pour trouver un remplaçant à M. Winterkorn d'ici l'assemblée générale du 5 mai, rapportaient plusieurs médias, quelques jours à peine après l'apparente résolution d'un bras de fer entre les deux hommes à la faveur de M. Winterkorn.

M. Piëch, patriarche du groupe, a toutefois immédiatement réagi: «Nous nous sommes expliqués la semaine dernière et sommes tombés d'accord pour coopérer. Je ne cherche pas à remplacer M. Winterkorn», a-t-il dit au journal Bild.

Les manoeuvres de M. Piëch pour que le conseil de surveillance du plus grand constructeur automobile européen retire sa confiance à M. Winterkorn avaient échoué vendredi dernier, quand les membres les plus influents de cette instance avaient affirmé leur «soutien inconditionnel» au patron et indiqué vouloir prolonger son contrat au-delà de 2016.

Selon la radio-télévision régionale NDR, M. Piëch souhaiterait néanmoins toujours voir Matthias Müller, chef de la marque Porsche souvent nommé parmi les dauphins possibles, ou Winfried Vahland, patron de Skoda, succéder à l'actuel patron, aux commandes depuis 2007. Ces deux marques appartiennent à l'empire Volkswagen, dont les familles Piëch et Porsche sont actionnaires.

D'après l'agence DPA, les deux familles se sont réunies mercredi à Stuttgart à la demande de M. Piëch, 78 ans, qui leur a présenté ses projets.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Volkswagen a déclaré jeudi ne pas vouloir commenter ce qu'il considère être des «spéculations».

Jusqu'à présent, la famille Porsche, représentée au sein du conseil de surveillance, entre autres par Wolfgang Porsche, cousin de M. Piëch, s'était rangée du côté de M. Winterkorn.

Ferdinand Piëch, grande figure du monde des affaires allemand, avait initié le bras de fer en indiquant dans une interview au magazine Spiegel publiée le 11 avril avoir pris ses distances avec M. Winterkorn, qui fut pourtant longtemps son protégé.