Le constructeur automobile Volkswagen, empêtré dans le scandale des moteurs diesel truqués qui pourrait lui coûter des dizaines de milliards d'euros, a annoncé mardi une réduction d'un milliard d'euros par an des investissements de la marque Volkswagen.

Le nouveau chef de la marque VW, Herbert Diess, a annoncé dans un communiqué que le programme d'économie en cours serait appliqué plus rapidement que prévu et que les investissements seraient réduits d'un milliard d'euros par an.

«Nous allons être plus efficaces, réorganiser notre gamme de produits et nos technologies phares; et l'accélération de notre plan de réduction des coûts va nous donner une plus grande marge de manoeuvre pour nous concentrer sur les technologies d'avenir», a indiqué M. Diess dans le communiqué.

Le groupe Volkswagen avait indiqué dès la semaine dernière que ses investissements, budgétés à 107 milliards d'euros (158 milliards de dollars CAN) pour la période 2014-2018, seraient passés au crible et un certain nombre gelés ou retardés.

La marque VW n'a pas souhaité indiquer quelle part dans cette somme était censée lui revenir et était concernée par cette diminution d'un milliard d'euros par an.

À l'issue d'une réunion de crise, le nouveau comité directeur de la marque Volkswagen a annoncé mardi d'autres décisions stratégiques concernant ses produits. Les véhicules diesel destinés aux marchés européen et nord-américain seront équipés «le plus rapidement possible» de dispositifs permettant la plus grande épuration des gaz d'échappement.

Le constructeur souhaite par ailleurs miser sur le développement de ses véhicules hybrides et standardiser sa production de voitures et d'utilitaires électriques.

La prochaine génération de la Phaeton, dont l'avenir était incertain depuis le début du scandale, sera entièrement électrique et deviendra «la figure de proue de la marque pour la prochaine décennie».

Aux côtés de VW, qui lui assure ses plus grosses ventes, le groupe Volkswagen chapeaute 11 autres marques de voitures (Audi, Skoda, Seat...), camions (MAN) et motos (Ducati).

Après l'aveu il y a quelques semaines que 11 millions de véhicules dans le monde étaient équipés d'un moteur diesel truqué, capable de fausser les résultats des tests antipollution, Volkswagen, qui va faire face à des milliards d'euros de coûts de rappels et de litiges juridiques, va devoir se serrer la ceinture.

Selon le quotidien Handelsblatt mardi, qui cite des sources proches de l'entreprise non identifiées, le groupe prévoit d'économiser 3 milliards d'euros (4,4 milliards CAN) par an sur le dos de ses fournisseurs, au premier chef les équipementiers.

À la Bourse de Francfort, l'action Volkswagen cédait 1,70% à 106,70 euros (157,44$ CAN) vers 10 h 50 (heure de l'Est), et les équipementiers piquaient du nez après un avertissement sur résultats de l'un d'entre eux, Leoni.