Le constructeur allemand Volkswagen, entaché par un gigantesque scandale de trucage sur les émissions polluantes de ses voitures, va présenter vendredi des remèdes aux autorités américaines, tandis que 120 000 de ses clients nord-américains ont souscrit aux compensations proposées.

«Nous espérons être en mesure d'annoncer bientôt les solutions que nous avons identifiées» pour que les véhicules concernés par le trucage soient réparés, a déclaré le patron du groupe en Amérique du Nord, Michael Horn, mercredi au salon de l'automobile de Los Angeles.

«Nous allons discuter vendredi» des «différents scénarios possibles et du calendrier» de leur mise en oeuvre, a ajouté M. Horn, assurant que son groupe «coopère pleinement avec les régulateurs», principalement l'agence américaine de protection de l'environnement (EPA).

C'est le premier Salon de l'auto en Amérique du Nord auquel participe le groupe à la réputation largement ternie depuis que le scandale a éclaté en septembre.

M. Horn, serré de près par les journalistes pour sa première apparition publique depuis qu'il a témoigné devant le Congrès américain le 8 octobre, a précisé que 120 000 clients dont les véhicules sont concernés par les trucages ont souscrits aux compensations financières proposées par le groupe, notamment une carte prépayée de 500 dollars.

S'y ajouteront un bon d'achat d'une valeur équivalente qui pourra être dépensé chez les concessionnaires de la marque aux États-Unis et une assistance gratuite de trois ans en cas de panne.

Cela représente 25% des clients concernés du groupe.

M. Horn a précisé que le fait de souscrire à ces indemnisations n'empêchait pas les clients d'engager parallèlement des poursuites contre le numéro un mondial de l'automobile.

«Les cartes cadeaux de 500 dollars sont un bon geste, mais ce n'est pas ce que les clients de voitures diesel de Volkswagen veulent au final. Ils attendent de savoir quelles seront les réparations nécessaires pour leurs voitures pour pouvoir passer à autre chose ou éventuellement vendre leur véhicule», a estimé Jessica Caldwell, analyste de Edmunds.com, interrogée par l'AFP.

M. Horn a dit comprendre la «frustration et parfois la colère» de ses clients, mais a prévenu que le processus de réparation des véhicules allait «prendre du temps». Devant le Congrès, il avait évoqué un à deux ans.

Le patron mondial Matthias Müller avait lui parlé de commencer le rappel en janvier et dit espérer que «d'ici fin 2016 tout devrait être remis en ordre».

M. Horn a rappelé mercredi que «le marché américain est clairement vital pour notre stratégie mondiale».

Volkswagen a reconnu avoir équipé 11 millions de moteurs diesel d'un logiciel truqueur capable de fausser les résultats de tests antipollution et qu'il avait aussi falsifié les niveaux d'émission de dioxyde de carbone (CO2) de 800 000 autres voitures.

Parmi les remèdes envisagés, le groupe pourrait par exemple installer un réservoir supplémentaire dans les véhicules concernés pour stocker l'urée, utilisée comme engrais azoté, avait indiqué récemment Christopher Grundler, un responsable de l'EPA. L'urée permet de transformer les oxydes d'azote et des gaz d'échappement en diazote et en vapeur d'eau.