Plus de 60 000 propriétaires européens de véhicules équipés de moteurs diesel truqués par le constructeur allemand Volkswagen veulent lancer une plainte en nom collectif contre le géant de l'automobile, rapporte jeudi la presse régionale allemande.

Un cabinet d'avocats de Düsseldorf réunit dans une fondation créée à cet effet les plaintes de clients européens de Volkswagen affectés par le scandale des moteurs truqués, écrit jeudi le quotidien régional Rheinische Post.

«A ce jour, plus de 60 000 automobilistes se sont inscrits à la "Stichting Volkswagen Car Claim"», fondation de droit néerlandais dédiée au lancement d'une action collective contre le groupe de Wolfsburg (nord), indique l'avocat d'affaires Julius Reiter cité par le journal.

«Plusieurs centaines» de clients européens s'inscrivent «chaque semaine», souligne M. Reiter, pour qui cette situation «montre que les clients de Volkswagen réclament toujours une indemnisation et ne sont pas satisfaits» par les solutions proposées par le groupe, d'autant plus qu'ils ne sont pas logés à la même enseigne que les clients américains.

Début novembre, Volkswagen avait annoncé une compensation de 1000 dollars US par voiture pour les automobilistes américains affectés par la tricherie, et une assistance gratuite de trois ans en cas de panne, mais avait refusé d'étendre cette indemnisation aux clients européens.

«Le consommateur allemand est-il un client de deuxième catégorie?», s'emporte M. Reiter, qui ajoute que le montant total des dommages et intérêts réclamés par les «investisseurs inscrits» s'élève à «environ dix millions d'euros» (16 millions CAN).

Le droit allemand permet aux seuls actionnaires d'une société la possibilité d'un recours collectif, tandis que les clients ne peuvent porter plainte qu'individuellement. Pour contourner cet obstacle, une association autrichienne de consommateurs a créé la fondation néerlandaise Volkswagen Car Claim, représentée en Allemagne par le cabinet de M. Reiter.

Aux États-Unis, où le scandale a éclaté en septembre et d'où les procédures en nom collectif tirent leurs origines, plusieurs centaines de «class actions» ont été lancées contre Volkswagen, qui a reconnu avoir équipé plus de 11 millions de véhicules diesel dans le monde de logiciels pouvant fausser les résultats de tests antipollution, dont 8,5 millions en Europe et près de 600 000 aux États-Unis.