Les concessionnaires Volkswagen ne sont pas tenus de reprendre les véhicules achetés chez eux dont le moteur a été truqué, a estimé mercredi un juge allemand, dans le premier procès en Allemagne lié au «dieselgate».

Ce procès à Bochum, dans l'ouest de l'Allemagne, oppose le propriétaire d'une Volkswagen Tiguan au concessionnaire à qui il l'a achetée.

Depuis qu'il sait que sa voiture est l'une des 11 millions dans le monde dont le groupe Volkswagen a trafiqué le moteur pour la faire passer pour moins polluante qu'elle n'est, le plaignant demande au vendeur de lui rembourser la voiture et de la reprendre, ou au moins de déduire sa valeur du prix d'achat d'une nouvelle.

Le juge Ingo Streek, qui présidait une première audience mercredi, a toutefois estimé que la voiture était certes défectueuse, mais ne présentait pas de défaut «majeur» et surtout pouvait toujours être utilisée «sans restrictions». En outre, Volkswagen a promis de remettre aux normes cette année tous les véhicules concernés en Allemagne, a fait valoir M. Streek.

Le concessionnaire et le plaignant sont invités à se mettre d'accord à l'amiable sur une indemnisation. S'ils n'y parviennent pas, le tribunal rendra un jugement le 16 mars.

Ce premier procès dans le pays d'origine de Volkswagen lié à cette affaire retentissante est suivi de près par les vendeurs automobiles.

Une multitude d'autres procès et procédures sont à prévoir, en Allemagne et ailleurs, de la part de clients qui s'estiment floués, mais aussi d'actionnaires - le cours de l'action de Volkswagen a dégringolé de 40% en quelques jours suivant l'aveu du trucage - d'ONG, et des autorités de certains pays, notamment des États-Unis.

Dans ce pays, où le scandale a éclaté en septembre, près de 200 plaignants venant des 50 États américains ont déposé une plainte collective la semaine dernière.