Un ancien employé de Volkswagen USA accuse le constructeur allemand d'avoir détruit des preuves et fait «obstruction à la justice» dans le scandale des moteurs diesel truqués aux États-Unis, selon sa plainte consultée mardi par l'AFP.

Daniel Donovan assure avoir été limogé le 6 décembre dernier pour avoir refusé de participer à des «destructions intentionnelles de preuves» qui auraient lieu dans la filiale américaine du groupe allemand après la mise au jour du scandale des moteurs truqués.

Contacté par l'AFP, Volkswagen USA a rejeté ces accusations «sans fondement» en assurant, dans un communiqué, que le départ de M. Donovan était «sans lien» avec la question des émissions de moteurs diesel.

À la mi-septembre, l'agence fédérale de l'environnement (EPA) avait accusé le constructeur allemand d'avoir équipé certaines de ses voitures diesel d'un logiciel faussant le résultat des tests antipollution. Le scandale a, depuis, pris une ampleur mondiale.

Dans sa plainte déposée la semaine dernière devant un tribunal du Michigan, M. Donovan assure également avoir été licencié parce que Volkswagen USA pensait «qu'il était sur le point de dénoncer la destruction de preuves et l'obstruction à la justice» aux autorités américaines chargées de l'enquête.

Le plaignant, qui était employé du groupe depuis 2008, soutient que son licenciement viole la protection légale apportée aux lanceurs d'alerte et réclame des dommages et intérêts dont le montant n'est pas précisé.

Contacté par l'AFP, un de ses avocats, Simon Morgan, n'a pas souhaité faire davantage de commentaires.

Volkswagen est visé par plusieurs enquêtes des autorités américaines qui pourraient se solder par une amende de plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Le groupe est également l'objet de plusieurs plaintes en nom collectif et a été sommé par un juge californien de présenter un plan de remise aux normes des voitures diesel concernés d'ici au 24 mars.