Le groupe automobile Volkswagen a annoncé mardi une prise de participation de 16,6% dans le constructeur américain de camions Navistar. Ce rapprochement doit permettre à l'allemand de se faire une place sur le marché américain des camions.

La division Camions et bus de Volkswagen, qui chapeaute en Europe ses marques de poids lourds et bus MAN et Scania, a payé 256 millions de dollars américains pour cette participation minoritaire.

Volks et Navistar ont aussi conclu une alliance de «coopération stratégique en matière de technologie et d'approvisionnement» et fondé une coentreprise dans les achats.

Cet investissement permettra à Volkswagen d'être représenté au sein du conseil d'administration de Navistar.

La transaction, pour laquelle une finalisation est escomptée fin 2016 ou début 2017, «assure l'accès de Volkswagen Trucks & Bus à l'important marché nord-américain», souligne le géant européen de l'automobile.

Navistar a une division militaire importante. Photo: Wikipédia

Pour concurrencer Daimler et Freightliner

Volkswagen cherche à étendre la présence internationale de ses activités de bus et camions, notamment aux Etats-Unis où son plus grand rival, l'allemand Daimler, est dominant grâce à sa marque Freightliner.

La division automobile de VW connaît actuellement des déboires aux Etats-Unis après la découverte en septembre 2015 de logiciels truqueurs sur certaines de ses voitures diesel des marques Volkswagen, Audi et Porsche afin de contourner les législations anti-pollution en vigueur. Navistar a connu récemment des problèmes du même genre.

Fondé en 1902 sous le nom International Harvester, Navistar fabrique aujourd'hui camions, autobus, engins de chantier ainsi que des moteurs pour véhicules lourds, y compris militaires. Le groupe emploie environ 17 000 personnes pour un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de dix milliards de dollars.

Diesel : qui se ressemble, s'assemble

Navistar, basé dans l'Illinois (nord), a connu des problèmes dans le même domaine que ceux de Volkswagen lorsqu'il avait dû payer au gendarme de la Bourse américaine, la SEC, 7,5 millions de dollars en mars dernier pour avoir menti à ses actionnaires au début de la décennie sur les capacités d'un de ses moteurs diesel à satisfaire aux normes antipollution en vigueur à l'époque.

Son titre en Bourse a toutefois traversé une passe difficile et perdu près des deux tiers de sa valeur ces deux dernières années.