La justice allemande a reçu vendredi une nouvelle plainte d'investisseurs réclamant des dommages et intérêts à Volkswagen dans le cadre du scandale du diesel. Parmi eux se trouve le plus grand gestionnaire d'actifs au monde, l'américain Blackrock.

«Nous avons reçu une plainte d'environ 160 investisseurs dont Blackrock» à l'encontre de Volkswagen, a indiqué à l'AFP un porte-parole du tribunal de Brunswick, en Basse-Saxe (dans le nord du pays), où se trouve le siège du constructeur allemand.

Il n'était pas en mesure dans l'immédiat de chiffrer le montant des dédommagements demandés. Selon le magazine Spiegel, ces investisseurs réclament plus de deux milliards d'euros à Volkswagen.

Blackrock avait auparavant annoncé se joindre à d'autres investisseurs pour poursuivre en justice le groupes aux douze marques, englué depuis un an dans le scandale des moteurs diesel truqués.

Le gestionnaire d'actifs accuse le groupe automobile de «manquements dans la divulgation aux investisseurs de l'utilisation de «dispositifs truqueurs» pour manipuler les tests d'émissions» polluantes, selon une déclaration écrite.

Le constructeur a reconnu avoir installé sur 11 millions de véhicules diesel dans le monde un logiciel destiné à tromper les tests d'homologation en réduisant temporairement les émissions polluantes.

«Volkswagen continue de penser qu'il a entièrement rempli ses devoirs de communication envers les marchés financiers et que ces réclamations sont sans fondement», a réagi par écrit le constructeur, sollicité par l'AFP.

Cette plainte rejoint celles de près de 400 investisseurs déjà déposées devant le tribunal de Brunswick, pour un montant d'environ 4 milliards d'euros. Ils reprochent au mastodonte automobile d'avoir tardé à informer les investisseurs du scandale du diesel.

Dans les jours suivant l'éclatement du scandale le 18 septembre 2015, le cours de l'action Volkswagen avait plongé de 40%, entraînant des pertes pour de nombreux détenteurs d'actions et obligations.

L'Etat régional de Hesse a annoncé vendredi porter plainte contre Volkswagen dans le cadre de ce scandale, comme l'a déjà fait la Bavière avant lui.

Selon l'agence de presse allemande DPA, le Bade-Wurtemberg va les imiter pour ne pas prendre le risque que ses revendications tombent sous le coup d'un délai de prescription d'un an après les faits.