Le conseil de surveillance du groupe automobile allemand Volkswagen se réunira vendredi en séance extraordinaire pour évoquer notamment la restructuration du groupe, a-t-on appris jeudi de source proche du conseil de surveillance (qui ressemble à un conseil d'administration nord-américain).Le constructeur veut réduire ses dépenses de 8 milliards d'euros par année, une nécessité qui explique notamment la fermeture par le Groupe Volkswagen, cette semaine, de deux écuries de sport automobile de haut niveau. Ces coupes très voyantes --mais plutôt symboliques-- semblent le prélude à des mesures plus substantielles dans les activités industrielles de Volks.

Le conseil de surveillance du géant aux douze marques, parmi lesquelles Audi, Porsche, Seat et Skoda, doit se retrouver le 18 novembre pour statuer entre autres sur les investissements futurs et la stratégie de la marque Volkswagen, pour laquelle un plan de réorganisation est en discussion entre direction et représentants du personnel, a indiqué à l'AFP cette source.

Coupe de 10 000 postes déjà annoncée

Mais la liste des sujets étant plus longue qu'à l'accoutumée, une réunion extraordinaire pour préparer ce rendez-vous aura lieu demain (le 4 novembre), a ajouté cette source.

«Aucune décision n'est à attendre», a-t-elle précisé, confirmant des informations du journal Handelsblatt paru jeudi.

Le quotidien allemand des affaires affirme par ailleurs que le groupe entend économiser 3,7 milliards d'euros par an au sein de la marque Volkswagen et faire «baisser les coûts d'environ 8 milliards d'euros à l'échelle du groupe», à travers notamment une baisse des dépenses des marques Audi et Porsche.

Contacté par l'AFP, Volkswagen n'a pas voulu commenter ces informations.

Un «pacte d'avenir» est toujours en négociations dans l'entreprise. Ce programme de réorganisation doit permettre à la marque Volkswagen, déjà en difficultés avant la crise du dieselgate, de devenir plus rentable et de faire plus de place à l'électrique, conformément à la stratégie adoptée par le groupe dans le sillage du scandale des moteurs diesels truqués.

Fin octobre, la direction a dit vouloir supprimer plus de 10 000 emplois dans le monde sur plusieurs années, mais sans licenciements économiques. Le géant européen de l'automobile emploie actuellement plus de 600 000 personnes.

Volks veut faire plus de place à l'électrique et réduire son engagement envers le diesel. Ci-haut, le patron de la marque Volkswagen, Herbert Diess, pose devant une Golf électrique au Mondial de l'automobile de Paris le 29 septembre 2016. Photo: Reuters

Beaucoup moins de sport automobile

Le constructeur allemand avait déjà annoncé mercredi qu'il se retirait du Championnat du monde des rallyes (WRC). À une semaine d'intervalle, le constructeur allemand a suivi l'exemple d'une autre marque qui appartient au groupe Volkswagen, Audi.

Cette dernière a annoncé le 26 octobre qu'elle se retirait d'une autre discipline du sport automobile, le Championnat du monde d'endurance (WEC, dont font partie les mythiques 24 Heures du Mans).

Ni Audi ni Volkswagen ne l'a dit explicitement, mais les observateurs et la presse justifient leur décision de se retirer de l'endurance et du rallye par le scandale du «dieselgate» dans lequel se débat le groupe Volkswagen.

La marque allemande est fragilisée par cette affaire de moteurs truqués pour tenter d'échapper aux normes anti-pollution en vigueur aux Etats-Unis et risque de devoir payer une amende de 15 milliards de dollars.

La décision de se retirer du rallye a été prise mardi lors d'un conseil d'administration à Wolfsburg, le siège de VW. Volkswagen a assuré vouloir se tourner vers les «technologies du futur» dans l'optique du «développement prochain de (ses) gammes de voitures électriques».

Les programmes de course automobile coûtent cher et Volks veut des activités promotionnelles plus terre-à-terre. Photo: AFP