Le géant de l'automobile Volkswagen a déclaré mercredi ne prendre «aucune position» sur les soupçons d'entente avec les autres constructeurs allemands, tout en défendant les «échanges» entre constructeurs, «habituels» «sur les questions techniques».

Le numéro un mondial de l'automobile, qui avait convoqué mercredi après-midi un conseil de surveillance extraordinaire, a indiqué à l'issue de la réunion ne prendre «pour l'instant aucune position» sur ces soupçons d'entente avec d'autres constructeurs, révélés par la presse allemande.

Volkswagen a en revanche assuré qu'il était «habituel dans le monde entier que les constructeurs échangent sur les questions techniques afin d'accélérer la rapidité des innovations et leur qualité».

Habituel, nécessaire et non criticable, dit Volks

«Fondamentalement, il est nécessaire dans de nombreux cas, et ce n'est pas critiquable, de discuter de la faisabilité et (...) de la standardisation des solutions techniques en ce qui concerne les nouvelles technologies disponibles, pour lesquelles aucune directive régulatrice n'est (encore) valable», insiste Volkswagen.

De telles coopérations «ont été notamment conclues dans le passé entre différents constructeurs dans des secteurs et sur des thèmes (relatifs à) des constituants non concurrentiels (...) et qui ne déterminaient ni ne restreignaient la concurrence des marques», poursuit le communiqué.

Selon des informations de la presse allemande, Volkswagen, Audi et Porsche -- trois marques du groupe Volkswagen --, mais aussi BMW et Daimler (voitures Mercedes-Benz) ont tenu depuis les années 1990 des réunions secrètes dont l'objectif était de se concerter sur plusieurs technologies et notamment sur la réduction des émissions polluantes des voitures diesel.

La Commission européenne a indiqué qu'elle examinaient ces informations.

Cette photo prise ce matin au siège social de Volkswagen à Wolfsburg montre l'emblème du constructeur alllemand. Photo Agence DPA via AFP

La course à l'auto-dénonciation pour éviter l'amende

Volkswagen se serait dénoncé aux autorités anti-cartel en juillet 2016 dans l'espoir d'obtenir un peu de clémence de la part des gendarmes de la concurrence, selon le magazine Der Spiegel.

Mais selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, Daimler se serait dénoncé «nettement plus tôt».

Or la première entreprise membre d'un cartel qui se confesse est exemptée d'amende, qui pourrait s'élever à plusieurs milliards d'euros.

Dans son édition à paraître jeudi, le Süddeutsche écrit que Daimler se serait dénoncé auprès de la commission européenne «au plus tard en 2014».

«Depuis au plus tard 2014, une auto-dénonciation de Daimler» a été déposée à Bruxelles mais «aucune procédure n'a pourtant été ouverte jusqu'à présent», écrit le journal de Munich. Daimler a «dans le même temps» informé les autorité de la concurrence allemande.

Selon une porte-parole de la Commission, citée par le quotidien allemand, l'Union européenne a découvert dans les dix dernières années neuf cartels dans le secteur automobile, sanctionnés à hauteur de six milliards d'euros d'amendes.

Plusieurs enquêtes sur de possibles cartels automobiles sont par ailleurs en cours, a-t-elle ajouté, sans donner de détails.