Le géant allemand de l'automobile Volkswagen a annoncé vendredi avoir dégagé un bénéfice net en 2017 plus que doublé sur un an, à 11,35 milliards d'euros, faisant la démonstration de son retour en force deux ans après le scandale des moteurs diesel.

Volkswagen avait bouclé l'année précédente sur un résultat net de 5,14 milliards d'euros, intervenant après une perte inédite d'1,6 milliard d'euros en 2015, année noire du «dieselgate», la tricherie sur les moteurs de 11 millions de véhicules dans le monde avec à la clé de lourdes provisions pour risques.

Revenus records de 360 milliards de dollars CAN

Le chiffre d'affaires de l'empire automobile aux douze marques (Volkswagen, Audi, Porsche, Skoda, Seat) a atteint l'an dernier un niveau record de 230,7 milliards d'euros (360 milliards de dollars canadiens) pour 10,7 millions de véhicules vendus, deux plus hauts dans l'histoire du constructeur, selon un communiqué.

Les analystes interrogés par Factset tablaient eux sur 231,1 milliards d'euros de ventes.

La marge opérationnelle, mesure de sa rentabilité, a elle grimpé à 7,4% avant effets exceptionnels, soit plus que la fourchette attendue de 6 à 7%, grâce notamment à une discipline sur les coûts et aux ventes démultipliées de VUS dégageant des marges confortables.

VW n'en na pas pour autant fini avec les stigmates du dieselgate. L'année passée a été grevée de 3,2 milliards d'euros de charges exceptionnelles, à cause d'un rappel plus compliqué que prévu de ses véhicules aux moteurs diesel truqués 2 litres aux États-Unis et de risques juridiques plus élevés, explique le groupe.

«Nous sommes confrontés, comme toute l'industrie automobile, à des défis majeurs et à de profonds changements», a déclaré Matthias Müller, patron de Volkswagen, dans le communiqué. «L'excellent résultat de l'an dernier nous donne une base solide et toutes les raisons d'avoir confiance», a-t-il ajouté.

Dividende presque doublé

Le groupe de Wolfsburg va proposer à ses actionnaires un dividende presque doublé sur un an de 3,90 euros par action ordinaire et 3,96 euros par action préférentielle.

Pour l'année en cours, il vise une augmentation «modérée» des livraisons «dans des conditions de marché toujours difficiles», ce qui doit se traduire par une hausse allant «jusqu'à 5%» de son chiffre d'affaires. La marge opérationnelle devrait de son côté être comprise entre 6,5 et 7,5% avant effets exceptionnels.

À la Bourse de Francfort, ces annonces n'enthousiasmaient cependant pas les investisseurs. À 15H45 GMT, le titre Volkswagen perdait 0,85% à 162,52 euros dans un marché en hausse de 0,17%.