Le championnat de la série Sprint se termine dimanche à Homestead et, s'il y a une chose qui a constamment caractérisé le NASCAR au cours des années, c'est bien son petit côté rebelle, un brin hors la loi. On l'a vu encore une fois, la semaine dernière à Phoenix, avec l'altercation entre Cliff Boywer et Jeff Gordon.

La première course télédiffusée sur une grande chaîne nationale américaine - le Daytona 500 de 1979 - s'est terminée par une bataille de ruelle (ou de piste, c'est selon!) entre Cale Yarborough, Bobby et Donnie Allison. Voilà qui marquait le ton et qui était parfaitement en phase avec les premiers pilotes de stock-car, qui ont appris dans les années 20 et 30 les rudiments du métier en dévalant les routes sinueuses des Appalaches avec leurs précieuses cargaisons de whiskey frelaté. Les premières courses de stock-car «légales» ont donc mis en scène d'authentiques bootleggers aux noms aussi évocateurs que Fonty Flock, Buddy Shuman et Junior Johnson.

C'est l'arrivée de Bill France père qui est venu mettre un peu d'ordre dans tout ça. Après quelques tentatives plus ou moins infructueuses entrecoupées par la Deuxième Guerre mondiale, il fonde en 1948 la National Association for Stock Car Auto Racing. Au départ, ça se passait sur de petits ovales poussiéreux, presque uniquement dans le sud-est des États-Unis.

Les bagnoles étaient celles que l'on pouvait acheter chez le concessionnaire du coin, sans modification aucune. En fait, jusqu'en 1981, les voitures utilisées en NASCAR devaient être disponibles au grand public. Après cette date, les bolides devaient néanmoins utiliser le capot, le toit et le couvercle de coffre de leurs cousines vendues chez le concessionnaire. Ce n'est qu'en 2004 que l'on a décidé de se limiter à appliquer des autocollants pour rappeler la parenté des bolides. Cela va à nouveau changer en 2013, du moins en apparence, avec la nouvelle voiture de série Sprint.