C'est l'un des sports automobiles qui connaît la plus forte croissance actuellement sur la planète. Et le Québec n'y échappe pas. Bienvenue dans le monde merveilleux du circuit professionnel de dérapage contrôlé, dont la 8e saison du championnat canadien DMCC vient tout juste de commencer.

Éric Bélec, directeur général du Drift Mania Canadian Championship (DMCC), se targue de présenter «tous les meilleurs aspects du sport automobile dans un seul événement».

Vous aurez tout l'été pour en juger. Après le coup d'envoi donné à Montmagny les 1er et 2 juin derniers, les publics du Québec, de l'Ontario et des États-Unis (bref, d'où les pilotes sont originaires) auront sept autres occasions d'ici la mi-septembre pour apprivoiser ce sport automobile en émergence qui attire jusqu'à 10 000 personnes par événement.

Comme son nom l'indique, le dérapage contrôlé (ou «drift» en anglais) est au coeur de la discipline. Ce n'est pas une course contre la montre, mais plutôt une occasion pour les pilotes de prouver qu'ils ont une maîtrise absolue de leur bagnole. Les performances des participants sont évaluées par un panel de juges. Les gagnants qui montent sur le podium sont donc ceux qui obtiennent les meilleures notes.

Fait à noter: les pilotes ne s'élancent pas tous en même temps. Ils y vont deux voitures à la fois. À des vitesses pouvant atteindre 115 km/h. Bref, une sorte de valse où la fumée et le caoutchouc brûlé ne font qu'un pour la plus grande joie des spectateurs qui, paraît-il, en redemandent.

Après les qualifications, où chaque pilote est jugé individuellement pour son style, sa vitesse, l'angle de son dérapage, le côté spectaculaire de sa performance, etc., la vraie compétition peut commencer sur un trajet sinueux. La plupart des pilotes conduisent une Nissan complètement modifiée, notamment par l'ajout d'un puissant moteur, dont celui de la Corvette.

Dans la valse à deux, le meneur («leader») donne le ton. Le second («chaser») doit l'imiter et se coller à lui le plus possible. Ensuite, on inverse les rôles. Le lauréat se mesurera contre le gagnant d'un autre duo. Il en est ainsi jusqu'à la proclamation du grand vainqueur.

Originaire du Japon, le dérapage contrôlé comme discipline motorisée est arrivé en Amérique du Nord vers 2002. Le Québec l'a adopté vers 2005. Il y aurait actuellement environ 400 adeptes de dérapage dans la Belle Province, dont 50 professionnels.

Étonnement, «l'écoresponsabilité» est au coeur des préoccupations des organisateurs du DMCC. Pétrole, caoutchouc brûlé et fumée peuvent-ils vraiment aller de pair avec environnement? Tout à fait, croit Éric Bélec. «Après la course de Victoriaville l'an passé, nous avons planté 500 arbres sur le mont Arthabaska. Les assiettes et les ustensiles utilisés sur le site étaient biodégradables. Vous savez, le drift est un sport où la clientèle et les organisateurs sont très jeunes. Et les jeunes ont une vision différente des choses», dit-il.