Partir à l'aventure. Prendre une carte et trouver les routes les plus éloignées possible. Ce qui peut sembler complètement sans intérêt pour l'automobiliste normalement constitué est tout simplement fascinant pour le motocycliste. Parce que la moto est bien plus qu'un simple moyen de transport. Mais avant de se lancer à l'assaut des kilomètres, vaut mieux partir bien armé.

L'idée de mon collègue photographe Hugo-Sébastien Aubert était de parcourir la Trans-Labrador Highway, la route qui traverse le Labrador d'ouest en est. Un périple de plus de 4000 km, dont près de 1000 en routes de gravier plus ou moins entretenues. Pas le genre de balade que l'on entreprend comme ça, par un beau dimanche matin. On vous en reparlera d'ailleurs en détail d'ici quelques semaines dans la section Voyage.

Ainsi, on a épluché les forums de discussion, les sites spécialisés, mais également sollicité les conseils de maîtres en la matière comme Marc Fontaine, Charles Gref fils et Pete Thibodeau - les trois entraîneurs québécois diplômés de l'école de conduite hors route de BMW Motorrad -, sans oublier Patrick Beaulé, double médaillé du rallye Dakar.

Enfin, le hasard a fait que nous avons croisé à Baie-Comeau Denis Dubé, un motard qui avait déjà bouclé la Trans-Lab à quelques reprises et qui nous a d'ailleurs accompagnés jusqu'à Manic 5. Ainsi armés, l'aventure ne pouvait faire autrement qu'être couronnée de succès. Cela dit, on sait que cette liste est loin d'être exhaustive, alors on vous invite à la bonifier, pour le bien de tous!

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TRUCS ET CONSEILS INCONTOURNABLES

Des vêtements appropriés

- de bonnes bottes imperméables avec des protecteurs aux chevilles et aux tibias;

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

- des vêtements textiles imperméables avec protection aux genoux, aux hanches, aux coudes et au dos;

- trois paires de gants, car «s'il pleut, les mains sont les premières à prendre froid sur une moto», nous a recommandé Marc Fontaine. C'est plus cher, mais on peut aussi penser à se procurer des gants chauffants.

Quelques accessoires incontournables

- un balaclava ou une cagoule mince: pour la protection contre le froid, les insectes et la poussière;

- un masque et/ou de la lotion anti-moustiques: pour les arrêts en pleine forêt. À partir de la fin juin, on dit que les mouches noires peuvent lever une moto de terre!

- des lunettes claires: pratiques en cas de pluie, notamment quand on roule à basse vitesse et que l'eau n'arrive pas à perler sur la visière du casque;

- une trousse de premiers soins.

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Une gourde sac à dos

Permet de s'abreuver sans s'arrêter. Lorsque l'on se contente d'une simple gourde, on ne boit que lorsque l'on arrête, parfois aux deux heures. «On se déshydrate beaucoup à moto, beaucoup plus que l'on pense, nous dit Marc Fontaine. Le soir venu, tu ne comprendras pas pourquoi tu es encore en forme comme ça.»

Un peu de nourriture

Des barres tendres, des noix. Et on évite de manger lourd le midi pour ne pas trop solliciter le système digestif. Vaut mieux faire plusieurs petites pauses pour grignoter, rouler davantage pendant la journée et se garder du temps pour prendre un bon souper à l'arrivée.

Établir une routine de rangement de bagages

- Faire attention aux objets que l'on met dans nos bagages, se garder une routine quand on sort et que l'on range nos effets personnels: un téléphone, par exemple, peut glisser facilement de notre sac de réservoir quand on oublie de refermer la pochette supérieure.

- Rester à l'affût, mais détendu.

- Quand le revêtement devient plus instable, du gravier fraîchement retourné par exemple, il faut impérativement rester à l'affût, debout avec la plante des pieds sur les appuis-pied, les bras tendus et le poids porté un peu vers l'arrière. Avec les yeux scrutant le plus loin possible à l'avant. Aussi, il faut rester détendu; il faut se convaincre de ne pas trop serrer le guidon quand la moto louvoie un peu dans le gravier meuble.

Respecter ses limites

On est ici pour voir du pays. Ainsi, on conserve un rythme qui nous convient, à la mesure de notre expérience. Aussi, on garde en tête que l'on est vulnérable sur notre moto, alors pas question de défier les poids-lourds, les véritables maîtres dans ces régions inhospitalières. Un fardier peut soulever un tel nuage de poussière qu'on y voit rien pendant plusieurs secondes. «Vaut mieux ralentir à 20 km/h, voire même s'arrêter quand on croise un semi-remorque», avertit Denis Dubé.

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Outils et pièces de rechange

- Ne jamais partir sans une trousse de réparations de crevaisons, et apporter des chambres à air si notre moto en est munie. Dans ce cas, penser à apporter des barres pour déjanter les roues, et se familiariser avec la technique avant le départ;

- Vérifier que notre trousse d'outils est bien complète;

- Ne pas oublier d'apporter des bidons d'essence, car les stations-service peuvent être rares sous ces latitudes.

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