Il y a longtemps que les gamers n'ont pas trépigné ainsi à l'orée de la période des Fêtes.

Sony et Microsoft ont tous deux mis en vente leurs nouvelles consoles remplies de promesses. Pour les amateurs de jeux de course, la situation a de quoi rendre perplexe. On s'explique; Gran Turismo, jeu phare exclusif à Sony, a été lancé à l'automne pour lutter mano a mano contre Forza Motorsports, joyau de Microsoft. Mais, étrangement, GT6 n'est pas destiné à la PS4, mais plutôt à la «vieille» PS3, alors que Forza 5 est l'un des fers de lance de la Xbox One. Est-ce que le nouveau Gran Turismo arrivera à soutenir la comparaison face à Forza? On le saura la semaine prochaine dans le volet 3.1 de notre banc d'essai annuel de jeux de course, car GT6 est arrivé en magasins vendredi, trop tard pour notre heure de tombée. Qu'à cela ne tienne, d'autres titres populaires ont été lancés au cours des dernières semaines et méritent qu'on s'y arrête en attendant l'affrontement ultime.

Need For Speed: Rivals

Ce sont les studios Ghost qui ont repris le flambeau de l'increvable suite de jeux Need for Speed, avec un coup de main des gens de Criterion, et ça se sent. Comme dans l'excellent Hot Pursuit, lancé en 2010, Rivals remet à l'avant-plan ce pour quoi NFS est connu et reconnu: les poursuites. Ainsi, on joue soit au policier, soit au filou, avec la possibilité de passer d'une «carrière» à l'autre à tout moment, un bon flash en soi.

Particulièrement riche dansMost Wanted, le précédent titre de la série, le scénario de Rivals est mince comme un fil. On se contente de cumuler les objectifs somme toute répétitifs pour avoir accès à de nouveaux bolides et de nouvelles améliorations. Les missions sont de surcroît assez semblables, que l'on soit flic ou desperado du volant. En mode solo, ça pourrait devenir lassant.

Le pilotage est très NFS - conduite plus ou moins réaliste qui penche davantage du côté arcade que Gran Turismo, Forza ou Grid, mais réussissant comme nul autre à transmettre au joueur la sensation de (très haute) vitesse. Il est ainsi préférable de jouer avec la manette, ce qui vous épargnera le pénible exercice de configurer adéquatement votre volant, sans jamais arriver à un résultat pleinement satisfaisant. Bref, vaut mieux adopter une attitude résolument arcade et s'amuser, notamment en utilisant avec satisfaction les quelques gadgets, comme des décharges électrostatiques ou des tapis cloutés, qui pimentent des poursuites particulièrement enivrantes, peu importe que notre objectif soit de défier ou de faire respecter la loi.

Le monde de Rivals est incroyablement vaste, riche et léché, avec raccourcis et sauts cachés dans tous les détours. Mais c'est peut-être un peu trop vaste en mode multijoueur, car seulement six joueurs peuvent y participer ensemble à la fois, qu'ils soient policiers ou renégats.



Notre note: 7,5/10

Electronic Arts/Ghost Games/Criterion Games

Date de lancement: 15 novembre

Plateforme: PC, PS4, PS3, XOne, X360, PSP

Score Metacritic: entre 74 et 81 selon la plateforme





F1 2013

F1 2013 est davantage une mise à jour de F1 2012 qu'un nouveau jeu en soi, mais la version essayée l'an dernier était bonne à ce point que l'idée de construire sur une base aussi solide relève de la logique la plus élémentaire.

Ainsi, le jeu conçu par les passionnés de course de chez Codemasters Birmingham reprend les thèmes présentés l'an dernier comme les tests de jeunes pilotes, qui permettent d'apprivoiser le pilotage des F1, toujours aussi pointu et gratifiant. Ici, on est résolument dans le territoire des simulateurs de conduite. Jouer à F1 2013 avec un volant et des pédales dignes de ce nom est une expérience en soi. Pour réussir un tour canon, il faut maîtriser toutes les subtilités requises au pilotage d'une monoplace de 830 chevaux, car le jeu prend en considération tous nos gestes, allant du dosage et de la puissance du freinage jusqu'à la précision du coup de volant et de la pression de l'accélérateur.

Mis à part le fait, comme il se doit, de mettre en scène les circuits et les pilotes qui ont animé la plus récente saison de Formule 1,F1 2013 comporte naturellement quelques nouveautés intéressantes. La principale est sans nul doute l'ajout de pistes classiques comme Brands Hatch et Jerez de la Frontera, de même que des voitures et des pilotes des années 80 et 90 qui ont fait la légende. D'autres bolides et champions d'hier sont aussi disponibles en téléchargement - oui, on peut rouler en piste avec Jacques Villeneuve et sa Williams FW19 de 1997.

On apprécie aussi la formule «Season Challenge», semblable au mode carrière classique, mais dans une formule comprimée de 10 courses raccourcies assorties d'une séance de qualifs résumée en un seul tour lancé. Enfin, les scénarios proposés l'an dernier sont de retour, mais dans une forme renouvelée, soit dans la section classique ou dans celle intitulée «Proving Grounds». On aurait néanmoins aimé plus de diversité dans les objectifs des scénarios, qui se résument le plus souvent à terminer devant tout le monde.

Ah, j'allais oublier: ne chercher pas F1 2013 en magasin, car le jeu est disponible uniquement en ligne en Amérique du Nord. Sa sortie avait d'abord été annoncée pour octobre, avant d'être reportée, pour finalement être abandonnée...

Notre note: 9/10

Codemasters UK

Date de lancement:3 octobre

Plateforme:PC, PS3, X360

Score Metacritic: 77 à 79 selon la plateforme



Photo fournie par Codemasters

F1 2013. 

GT Racer 2

Qui aurait cru il y a quelques années que nous aurions pu jouer à un jeu vidéo de qualité sans payer un traître sou, et ce, en le trimbalant un peu partout? Le milieu des jeux gratuits sur tablette est l'un des plus dynamiques et les amateurs de course sont particulièrement choyés. Real Racing 3, sorti plus tôt cette année des studios d'Electronic Arts, a relevé le standard des jeux de tablette avec des graphiques d'un réalisme étonnant et une physique de jeu remarquable, considérant le fait que notre tablette fait office de volant.

GT Racer 2 est donc la réponse de Gameloft à EA. Malgré quelques belles idées et des options de configuration plus diversifiées, GTR2 n'arrive pas à déclasser RR3. C'est sympathique de pouvoir choisir le style de musique qui agrémente nos sorties en piste, c'est bien de pouvoir choisir plusieurs angles de caméra et c'est franchement chouette de pouvoir ajuster la sensibilité du «volant», mais la sensation de pilotage n'arrive pas à s'élever au niveau du titre d'Electronic Arts.

Certes, GTR2 a de très belles qualités. Les graphiques sont franchement léchés - il faut notamment profiter d'une longue ligne droite pour admirer le degré de fidélité renversant du tableau de bord des voitures - le choix de bolides est d'ailleurs innombrable. Aussi, on a bien aimé rouler sur le circuit de Montréal, une piste urbaine dessinée dans un amalgame de tronçons de rues du centre-ville - sans aucun doute la contribution des studios montréalais de Gameloft à leurs collègues parisiens, à qui l'on doit GTR2.

Mais, au-delà des qualités visuelles, c'est en piste que ça se gâte un tantinet; le freinage n'a rien de progressif tandis que les manoeuvres en virages serrés sont parfois confuses - était-il nécessaire que l'angle de la caméra s'incline à ce point quand on tourne?

Évidemment, les concepteurs ne font pas des jeux pour le simple amusement des gamers. En d'autres mots, il ne font pas du bénévolat. On nous propose donc sans surprise de payer pour accélérer notre progression et ainsi avoir accès à de nouvelles pistes et de nouveaux véhicules - une bonne idée-cadeau, tiens! -, en plus de nous inviter six fois plutôt qu'une à faire la promotion du jeu en partageant nos succès sur Facebook. On dit que la méthode employée par Gameloft est plus subtile que celle d'EA. Peut-être. Mais est-ce suffisant pour choisir GTR2 par rapport à RR3? Malheureusement non.

Notre note: 7,5/10



Gameloft


Date de lancement: 13 novembre

Plateforme: iOS, Android

Score Metacritic: 82



Photo Google Images

GT Racer 2.