Au menu cette semaine, le duel tant attendu entre les deux ténors de la catégorie, Forza Motorsports 5 et Gran Turismo 6, ce dernier fraîchement sorti en magasin. Avec eux, un petit intrus, Angry Birds Go!, jeu de kart pas piqué des vers qui pourrait bien être le succès du temps des Fêtes.





Gran Turismo 6

Polyphony Digital

Date de lancement: 6 décembre

Plateforme: PS3

Note Metacritic: 81

Certains ont pu voir dans la sortie de la sixième version de Gran Turismo quelques semaines après son grand rival Forza Motorsports un baroud d'honneur de Polyphony à l'endroit de Turn 10. Le combat semblait en effet désespéré. Forza arrivait tel un champion, fer de lance de la toute nouvelle console Xbox One, mais GT6 a réussi à sauver la mise en profitant de sa connaissance parfaite de la PS3 pour en tirer le maximum.

Impossible toutefois dans GT6 de se laisser aller à penser que ce ne sont pas des images de synthèse qui défilent sur notre télé. Aussi, la décision de vouloir proposer un titanesque catalogue de près de 1200 autos a forcé les concepteurs à garder au menu des voitures d'anciennes générations du jeu, avec des conséquences regrettables. Le son est toujours un handicap majeur de Forza, tout comme le fait de n'avoir consacré aucune énergie aux accidents. Enfin, pour en finir avec les taloches, le comportement des adversaires contrôlés par ordinateur est médiocre, autant dans le freinage imprévisible que les trajectoires pas toujours logiques. Et c'est diablement facile de progresser en gagnant toutes les courses.

Tout ça jette de l'ombre sur quelques trouvailles qui méritent le détour. Le mode Arcade permet de faire des courses rapides sur toutes sortes de circuits, dans n'importe quelles conditions atmosphériques, même dans la neige! On peut aussi rouler en kart, ou même aller sur la Lune! Mais la principale force du GT6 est une physique de jeu parfaitement à point, comparable à celle de F1 2013. Dévaler la difficile série de S de la partie arrière du circuit Mount Panorama est particulièrement valorisant quand on a fait les bons ajustements. Car, oui, il est de nouveau possible dans GT6 d'ajuster notre caisse avec précision quand on se procure des pièces de course, comme dans Forza 5.

Résultat, c'est donc davantage en ligne contre des gens de notre calibre qu'on ira chercher les défis. Surtout quand on joue avec un volant et des pédales, heureusement parfaitement intégrés et compatibles à l'univers PS3. C'est en fait le grand avantage de GT6, celui qui pourrait inciter quelques gamers à donner une ultime chance à leur vieille console de Sony.

Notre note: 3 étoiles 1/2

Forza Motorsports 5

Turn 10/Microsoft Studios

Date de lancement: 22 novembre

Plateforme: Xbox One

Note Metacritic: 81

Forza Motorsports 5 est une ode à l'automobile. Tout est fait ici pour rendre l'amoureux de bagnoles encore plus gaga.

Il y a moins d'autos dans Forza 5 que dans Gran Turismo 6, mais chacune est là pour une raison, modélisée jusque dans les derniers détails avec le soin d'un orfèvre. En mode Forzavista, on peut pénétrer à l'intérieur de l'auto, la faire démarrer (prière de lever le volume), en apprendre plus et encore sur chacun des modèles. Ajoutons à cela la présentation de chacune des catégories de voitures par l'un ou l'autre des trois animateurs de l'émission britannique culte Top Gear et on peut en venir à oublier que Forza Motorsports est avant tout un jeu vidéo.

Turn 10 a choisi de développer son plus récent opus pour en faire l'une des vedettes de la nouvelle Xbox One. Graphiquement, le pari est remporté haut la main. On ne se lasse pas de regarder les reprises de nos courses tellement l'image se rapproche de la réalité. Dommage que les mouvements un peu saccadés de notre bolide viennent gâcher la sauce. Parce qu'il est impossible de jouer à Forza avec des volants qui fonctionnaient pourtant à merveille sur Xbox 360. Les meilleurs fabricants n'ayant pas encore eu le temps d'ajuster leur offre, beaucoup vont se résoudre à jouer avec la manette. Mais une manette, ce n'est pas un volant.

Avec des sensations qui se limitent au bout de nos doigts, difficile de déterminer le degré de comportement des voitures en piste. Néanmoins, le niveau de compétition est féroce, et les multiples possibilités d'ajustements ont un impact réel sur le comportement des bolides. Tout comme les dégâts, d'ailleurs - c'est parfois apprécié de savoir que nos erreurs peuvent avoir des conséquences.

Là où Forza s'illustre vraiment, c'est sur le plan du comportement des voitures contrôlées par l'ordinateur. En fait, il s'agit d'avatars virtuels de vrais joueurs dont le niveau et le style de pilotage s'apparentent au vôtre. Turn 10 appelle cela Drivatar, et c'est fameux. Les autres devront s'en inspirer.

Côté scénario, Forza 6 a choisi de revenir à une formule linéaire classique. Ça manque un peu de punch mais c'est vite oublié quand on va jouer en ligne, ce qui, comme il se doit, est facile et divertissant.

Si, au moins, on pouvait le faire avec un volant...

Notre note: 3 étoiles 1/2

Photo fournie par Microsoft

Une McLaren P1 dans le jeu Forza Motorsports 5. 

Angry Birds Go!

Rovio Entertainment

Note Metacritic: 71

Date de lancement: 11 décembre

Plateforme: iOS, Android

Mais comment ces diables d'oiseaux moqueurs ont-ils pu trouver leur place dans ce «sérieux» banc d'essai de jeu de simulation?

En fait, Angry Birds Go! est bel et bien un jeu de course - de kart en fait, dans la lignée directe de Mario Kart et consorts. Le pilotage se fait à l'aide de boutons tactiles ou en inclinant le téléphone ou la tablette, ce dernier choix s'avérant étonnamment bien calibré. Ainsi, la meilleure trajectoire est récompensée, les leçons apprises dans Gran Turismo ou Forza s'appliquent donc, à la différence qu'il n'y a pas de freins sur les boîtes à savons, lancées du haut de la piste de Piggy Island à l'aide de lance-pierres géants.

Négocier les points de corde avec son pilote à plume est sans doute la seule similitude avec les jeux de course traditionnels, mais n'empêche que le jeu est drôlement divertissant. Le décor 3D est inventif et coloré, les personnages sont attachants et leurs mimiques font invariablement sourire alors que la musique et les effets sonores assurent l'ambiance rigolote à souhait.

Angry Birds Go! a de bien belles qualités, mais il y a un os; comme tous les jeux de tablette de qualité qu'on offre gratuitement en téléchargement - mieux connus sous le vocable de «freemium», une contraction de «free» et de «premium» - on nous invite rapidement à sortir notre carte de crédit pour obtenir du contenu exclusif. Pas si exclusif que ça, en fait. On parle ici de karts plus performants, de gemmes qui permettent d'accélérer les améliorations des bolides ou de revigorer nos oiseaux, qui doivent impérativement se reposer pendant près de 20 minutes après seulement cinq courses.

La méthode employée par l'entreprise finlandaise est en fait la même que pour tous les freemium: on paye pour aller plus vite ou on s'arme de patience. C'est légitime, mais il reste que le prix demandé pour certains karts est loufoque - 49,99$, vraiment?

Rovio aura sans doute plus de succès avec ses Telepods. L'entreprise a en effet renouvelé sa collaboration avec Hasbro en proposant ces jouets, robustes et parfaitement fonctionnels, mais surtout munis d'un petit code QR qui, lorsque décodé par la caméra de notre appareil portable, propulse le kart et son pilote dans le monde des Angry Birds. 1-2-3, go!

Notre note: 3 étoiles

Photo fournie par Rovio Entertainment

Photo tirée du jeu Angry Birds Go!