On dit qu'il s'agit de l'une des épreuves hors route les plus difficiles en Amérique du Nord. On ne se gêne plus pour la placer dans la même catégorie que le mythique Baja 1000. Bienvenue aux 12 heures de La Tuque, la plus importante compétition de véhicules tout-terrains du Canada.

Ce week-end, la planète quad sera réunie à La Tuque, qui attend près de 35 000 personnes pour la 13e présentation des 12 heures, épreuve d'endurance unique en Amérique du Nord. Si le quad est l'épreuve reine de la compétition, le programme comprend aussi des courses de véhicules côte à côte, d'endurocross, de trial et de pitbike, de petites motocross au grand coeur. Si bien que ce sont près de 500 compétiteurs qui vont prendre d'assaut le circuit Gilles-Brabant, aménagé dans les sentiers du club de ski de fond La Tuque Rouge.

La renommée des 12 heures de La Tuque est aujourd'hui telle que les plus importantes séries américaines - la World Offroad Championship Series et la Grand National Cross Country Series - prennent bien soin de ne pas organiser d'épreuves le même week-end. Mais l'objectif des organisateurs de l'événement est plus ambitieux encore; ils veulent faire des 12 heures de La Tuque l'une des étapes d'une triple couronne internationale qui comprendrait aussi les 12 heures de Pont-de-Vaux, en France, première course d'endurance quad du monde, en plus d'une épreuve en sol américain.

«On est rendus à la croisée des chemins, reconnaît Nicolas Périgny, directeur du marketing de l'événement, organisé depuis le début par le même groupe d'amis. On ne veut pas nécessairement changer notre méthode, mais on va sans doute devoir revoir notre plan de match. Parce que ça s'en vient gros. Mais on n'a pas de problème avec ça!»

Déjà, on songe à présenter de nouvelles disciplines pour bonifier encore davantage le programme offert aux spectateurs avides de sensations fortes. Le tarmac de l'aéroport voisin pourrait par exemple accueillir des épreuves d'accélération. On pourrait aussi aménager une piste de motocross pleine grandeur. Et c'est sans compter sur les spectacles, les exposants de pièces, d'accessoires et de vêtements ainsi que des séances d'essai de véhicules. Pour aller plus loin, toutefois, les 12 heures de La Tuque se doivent d'obtenir l'appui important de commanditaires, mais on a bon espoir de pouvoir y arriver. On compte d'ailleurs sur le fait que l'événement figure parmi les huit finalistes du Grand Prix du tourisme québécois, lequel sera d'ailleurs décerné demain à Laval.

Un circuit unique



Si les 12 heures de La Tuque prétendent à un statut international, c'est grâce au circuit Gilles-Brabant, qui attire aujourd'hui les meilleurs pilotes du monde. «Il faut le faire pour comprendre. Juste en entendre parler, ce n'est pas assez, soutient Luc Boucher, directeur des courses de quad et de côte à côte. La surface du circuit, très sablonneuse, se désagrège rapidement et de façon complètement imprévisible d'une année à l'autre. C'est ainsi très exigeant pour les machines et pour les pilotes.»

«Quand les Américains arrivent chez nous, ils attrapent quelque chose, assure de son côté Nicolas Périgny. Beau Baron [NDLR le champion en titre de la WORCS] s'attendait à survoler la course, mais quand il a vu les autres le dépasser pendant la manche de nuit, ça l'a piqué au vif; il nous a aussitôt assuré qu'il allait revenir et qu'il allait gagner!»

Rendez-vous ce week-end, M. Baron!

Info: 12heureslatuque.com

Quad

L'épreuve reine des 12 heures de La Tuque. Les Californiens Beau Baron et Dave Haagsma, champion et vice-champion de la World Offroad Championship Series (WORCS), feront équipe pour tenter de remporter la course de quad des 12 heures, objectif raté l'an dernier. Ils trouveront toutefois sur leur chemin le champion de France et d'Europe Jérémie Warnia, sans compter sur le Québécois Pierre-Yves Deneault, qui a remporté en 2013 le titre de la série SCORE Championship Desert Racing - qui organise notamment le Baja 1000. Tout ce beau monde tentera de ravir le titre enlevé l'an dernier par Bobby Desjardins, Keven Vachon et Mathieu Deroy, qui sont bien sûr de retour.

Trois manches de 4 heures: samedi, de 13h à 17h; samedi, de 21h à 1h; dimanche, de 13h à 17h.

Photo Félix Rioux/fournie par Les 12 Heures de La Tuque

Deux quads se battent pour une place lors d'une course. 

Côte à côte

Épreuve de plus en plus populaire, surtout auprès d'une clientèle un peu plus âgée, particulièrement friande de ces véhicules polyvalents. La lutte entre constructeurs est d'ailleurs particulièrement féroce dans cette catégorie, nous dit-on. La compétition se déroule sur la même piste que les quads, amputée de sa section arrière. Les pilotes sont inscrits dans deux catégories, Open et Stock, la première permettant des modifications importantes, contrairement à la seconde.

Samedi, 10h10 et 18h30; dimanche, 10h.

Photo Félix Rioux/fournie par Les 12 Heures de La Tuque

Un côte à côte lors de l'édition 2013 de la course. 

Endurocross

C'est l'épreuve qui compte le plus de participants, avec les 400 pilotes de la Fédération des motocyclistes de sentier du Québec, répartis dans une vingtaine de catégories, des experts aux novices, des jeunes aux vétérans, chez les hommes comme chez les femmes. Le parcours de plusieurs kilomètres emprunte les sentiers de ski de fond, et la section centrale est quant à elle parsemée d'obstacles comme des rochers, des billots, des pneus, etc. L'épreuve d'extrêmecross, qui se déroulera samedi soir sous les réflecteurs, se concentre uniquement dans cette section plus technique.

Samedi, 11h30 et 17h40; dimanche, 11h50

Compétitions lors des 12 Heures de La Tuque en 2013. Moto endurocross. Photo Félix Rioux/fournie par Les 12 Heures de La Tuque

Trial

Épreuve toujours spectaculaire mettant aux prises des athlètes qui rivalisent d'adresse et d'équilibre au guidon de motos spécialement destinées à grimper des parois et des obstacles en apparence infranchissables. Le parcours de La Tuque, construit par des trialistes bénévoles, est le seul du Canada fait entièrement avec des obstacles artificiels.

Démonstrations en tout temps sur un parcours consacré

Photo Félix Rioux/fournie par Les 12 Heures de La Tuque

Un concurrent descend un obstacle lors d'une compétition de trial. 

Pitbike

Elles ont beau être petites - entre 50 et 145 cc -, elles sont spectaculaires à souhait. Les participants inscrits sont autant de jeunes pilotes en herbe que d'anciens coureurs de motocross et de VTT qui avaient le goût de rouler pour le plaisir. N'empêche, ils en mettent plein la vue. «Les gens sont vraiment impressionnés, soutient Dany Proulx, pilote et propriétaire de la boutique spécialisée VP Sports, à Trois-Rivières. Certains des pilotes de la classe Open peuvent faire des sauts d'une quarantaine de pieds, comme en motocross.» Encore méconnu chez nous, le pitbike est de plus en plus populaire en France ou aux États-Unis, où on trouve d'ailleurs un championnat national comptant sur 400 à 500 pilotes.

Samedi, 14h et 19h30

Photo Félix Rioux/fournie par Les 12 Heures de La Tuque

La compétition de pitbike e 2013.