David Bensadoun et Patrick Beaulé ont pris le départ, dimanche dernier, du Rallye Dakar à Buenos Aires, et le début de l'aventure sud-américaine a été tout sauf une balade.

Après un prologue de 170 km sans trop d'histoire - l'équipage québécois a terminé 47e -, l'étape de lundi dernier plongeait les pilotes dans l'enfer du fesh-fesh, ce sable si fin qu'on le confond avec la terre ferme.

Comme bien d'autres, le Toyota d'Aldo Racing s'est enlisé à plusieurs reprises. Rien d'inattendu, si ce n'est d'une collision qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques. «Pendant que j'essayais de sortir la voiture, une autre est arrivée et nous a percutés, a indiqué Patrick Beaulé sur le site du Dakar. J'ai eu le temps de l'éviter, mais c'était impressionnant.»

Le Tacoma a subi quelques dommages, essentiellement à la carrosserie, qu'on a pu réparer le soir même au bivouac. Il a toutefois fallu travailler d'arrache-pied pour réparer les dégâts causés par un autre accident survenu plus tôt en journée. «On roulait très lentement, au 45e kilomètre de course, mais il y avait beaucoup de poussière, s'est rappelé David Bensadoun dans une entrevue au site du Dakar. Et sur un virage, la roue avant gauche a heurté une pierre qui a envoyé l'auto se coucher sur le côté. C'est la première fois que ça m'arrive, et j'avoue que j'ai eu un peu peur.» Le véhicule a été remis sur ses quatre roues à l'aide d'une corde, le colosse Bensadoun - 125 kilos - montant sur les roues pour faire contrepoids.

Malgré tout, l'équipage québécois a réussi à atteindre l'arrivée de la spéciale avant la tombée du jour, objectif atteint par moins de la moitié des véhicules inscrits au départ ce jour-là.

La troisième étape a été heureusement plus tranquille, un baume après une nuit mouvementée. «Je me suis finalement couché vers deux heures du matin après avoir lu le carnet de route, a indiqué Patrick Beaulé dans un communiqué. Quant à David, il était au lit à minuit. Ma nuit a été de courte durée, car nous avions un départ à 6 h. Mais on ne pourra jamais assez dire merci à nos mécanos, qui ont passé la nuit à réparer le Toyota.»

La section spéciale de l'étape entre San Juan et Chilecito, en Argentine, a été bouclée avant midi, au 43e rang. «J'ai dû dire à David de ralentir au moins 50 fois au cours des 285 km de cette étape chronométrée, a dit Patrick Beaulé. La piste était piégeuse, et le risque de gagner quelques positions en poussant la mécanique n'en valait pas la peine. Nous n'avons pas été obligés de nous arrêter durant ce trajet et nous n'avons pas endommagé le Toyota. Nous comptons sur cette approche prudente pour gagner des positions. Nous allons voir à l'arrivée où nous en sommes.»

La section spéciale de la quatrième étape, longue de 315 kilomètres, traversait les dunes du désert d'Atacama, au Chili. L'équipe Aldo Racing s'est retrouvée en difficulté en deux occasions à la fin de la spéciale, glissant ainsi de la 38e à la 42e place. Néanmoins, l'équipage gagnait six places au classement général, pointant à la fin de la journée mercredi au 45e rang du classement général.

«Nous sommes arrivés à Copiaco avant la noirceur. La journée s'est plutôt bien passée, car nous n'avons eu qu'une crevaison, et le Toyota s'est enlisé une seule fois dans les dunes vers la fin de la spéciale, a déclaré Patrick Beaulé. Le groupe de véhicules qui a fait partie de notre convoi roulait à tombeau ouvert, ce qui est parfait. Je pense que nous avons trouvé le groupe avec lequel nous voulons rouler pour un bout de chemin.»

Les Québécois ont en effet dorénavant rejoint les grosses pointures, se permettant même de doubler lors de la spéciale de mercredi l'Américain Robby Gordon de même que deux des trois Peugeot, tous trois arrêtés le long de la route. Cela montre le niveau qu'ils ont atteint . Il s'agit maintenant de garder le rythme et d'éviter les pépins. Plus facile à dire qu'à faire au Dakar...

Jeudi dernier, au moment d'écrire ces lignes, Bensadoun et Beaulé signaient leur meilleur résultat à ce jour, soit une 35e place à l'arrivée à Antofagasta.