Il fallait oser. En fait, on a tous déjà rêvé de dévaler une piste de ski avec une luge à trois skis, le fameux «GT», initiateur de cascades juvéniles hivernales par excellence. Mais c'est illégal. Sauf si on trouve le moyen d'être de mèche avec un propriétaire de station de ski. C'est l'idée géniale qu'a eue Marto Napoli, animateur-vedette et humoriste de Québec.

Le 21 février dernier, pas moins de 300 participants, jeunes et moins jeunes, costumés ou pas, se sont présentés au Club Ski Beauce, à Vallée-Jonction, pour participer au tout premier Grand Prix de 3-Skis de l'histoire, le tout dans une ambiance de fiesta mexicaine. «Les proprios du centre de ski pensaient qu'on allait attirer une soixantaine de participants, moi j'avais espoir d'en voir une centaine, nous a expliqué le coloré fantaisiste. Mais il y en a eu 300, et plus de 1000 spectateurs! C'était débile!»

Fort de l'accueil du premier Grand Prix, Martin Castonguay - c'est le vrai nom de Marto - a décidé de récidiver et s'est tourné vers le mont Adstock, à Thetford Mines, pour organiser le deuxième Grand Prix 3-Skis, ce dimanche. Pas mal pour une idée qui a germé un peu avant Noël, alors que Marto prenait une bière avec des amis.

«Ça m'est venu comme un flash, je me suis dit que ça serait fou de dévaler les pentes de la montagne à Vallée-Jonction. J'ai approché les gens du Club Ski Beauce en janvier, et on a organisé la course en février», a souligné l'animateur de 35 ans, qui n'en est pas à ses premières armes en tant que promoteur d'événements un peu loufoques, lui qui organise notamment le Beau Gros Tintamarre burlesque - une gigantesque bataille de fusils à l'eau dans l'île ronde de Beauceville.

Unique en Amérique du Nord

Animateur à NRJ à Québec et sur le web sur Radio-Pirate, Marto a profité de sa tribune pour faire la promotion de l'événement, si bien qu'on a vu à Vallée-Jonction des participants venant d'aussi loin que Saguenay, Valleyfield et Saint-Jean-sur-Richelieu. Et on les retrouve à nouveau inscrits pour la course du Mont-Adstock. Tout ce beau monde se donne à fond pour remporter les honneurs de la course - les prix sont entièrement remis au gagnant.

«Plein de gens ont modifié leurs luges, certains ont fixé de vrais skis, d'autres ont installé des freins, des lumières, c'est vraiment un monde passionnant, le trois-skis!», a énuméré Marto en rigolant. Toutes les modifications sont en effet permises en classe Open, dont les courses sont réservées aux «pilotes» de 13 ans et plus, sur un tracé «extrême» pimenté de sauts. Les enfants - qui sont évidemment bienvenus - glissent sur une pente douce.

On trouve des courses de trois-skis en France et en Norvège, mais il n'existe aucun événement du genre en Amérique du Nord - c'est du moins ce que prétend Marto, et on lui donne le bénéfice du doute à la suite d'une recherche infructueuse sur l'internet. Confiant, l'animateur a même eu l'audace de lancer un appel aux gens de Red Bull à Toronto... qui ont envoyé une équipe promotionnelle à Vallée-Jonction!

Avouant dans la foulée n'avoir aucun mal à dénicher des commanditaires, Marto se surprend même à espérer mettre sur pied l'an prochain un championnat provincial de 10 courses. Il pense notamment au mont Fortin à Jonquière, au mont Gleason à Warwick, et à une épreuve de «drag» à la butte Myrand, à Sainte-Foy.

Et Montréal là-dedans? On a suggéré le Mont-Saint-Bruno. Marto en a pris bonne note.

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Grand Prix 3-Skis du Mont-Adstock, dimanche 22 mars

› Entrée gratuite pour les spectateurs

› Inscriptions dès 11h au coût de 5$

› Qualifications et course de midi à 16h

› Casques obligatoires, luges fournies par les participants