Déjà internationalement reconnues, les 12 Heures d'endurance de La Tuque, qui se déroulent ce week-end sur le circuit Gilles-Brabant, en rajoutent encore cette année en s'associant avec le Grand Prix de Trois-Rivières. Au coeur de ce mariage de raison, le Défi rallycross VCCX, qui confirme la popularité croissante des courses d'autoquads.

Le Championnat FIA de rallycross revient pour la deuxième année, cet été, au Grand Prix de Trois-Rivières, mais l'événement n'aura plus à partager l'affiche avec le NASCAR Canadian Tire. On ne fera pas de jaloux, les gros bolides américains feront rugir leurs V8 lors du week-end du 31 juillet, alors que les petites sportives européennes feront souffler leurs turbos sept jours plus tard.

Organiser deux week-ends de course a toutefois forcé les dirigeants du GP3R à étoffer les activités des deux fins de semaine, et plus particulièrement celle consacrée au rallycross. «Concentrer le rallycross en une seule journée a fonctionné l'an dernier, mais ç'a placé un stress très important sur notre organisation, nous a expliqué Dominic Fugère, directeur général du GP3R. Nous avons donc décidé de répartir tout ça sur deux week-ends. Mais contrairement à l'Europe, qui a une tradition de 48 ans de rallycross, avec plusieurs séries de soutien, il n'y a rien de tel ici.»

L'ancien journaliste de RueFrontenac.com s'est donc demandé ce qui pourrait bien fonctionner sur une piste de rallycross, sans devoir bâtir une voiture spécifiquement pour l'occasion ou encore louer à grands frais une SuperCar ou une RXLites. Il a donc pensé aux autoquads. «Et qui connaît mieux que nous la business des véhicules côte à côte? Ce sont les gens des 12 Heures de La Tuque», a conclu M. Fugère avant de passer un coup de fil à son homologue de La Tuque, David Duchesneau.

C'est ainsi qu'est né le Défi Rallycross VCCX. Les deux courses d'une heure d'autoquad au programme ce week-end à La Tuque seront la première partie de ce diptyque mauricien, alors que la course du samedi 8 août disputée sur le circuit mi-asphalte, mi-gravier du parc de l'Exposition sera la deuxième. Des bourses seront remises aux meilleurs de chaque manche, les 12 meilleurs pilotes à La Tuque inscrits à Trois-Rivières auront aussi droit à un coup de pouce de 200 $, alors que les cinq meilleurs d'entre eux se partageront 2500 $ supplémentaires à la fin de l'épreuve.

«L'organisation des 12 Heures amène une expertise hors-norme, c'est le pont parfait pour le GP3R, a soutenu de son côté Carl Nadeau, pilote automobile et nouveau porte-parole des 12 Heures de La Tuque. Et ça amène une visibilité inespérée à l'événement de La Tuque; c'est un mariage parfait qui pourrait durer longtemps.»

Dominic Fugère espère de son côté que cette association va donner naissance à une nouvelle série de courses au Québec. «Il pourrait y avoir des épreuves à Saint-Eustache, Sanair, Mont-Tremblant, Sainte-Croix, a-t-il estimé. Je reviens d'Hockenheim, en Allemagne, et il y avait une course de DTM et une épreuve de rallycross FIA au programme du même week-end de course. C'est possible de mêler rallycross et course sur circuit ici aussi.»

Attirer les grands noms

D'ici là, les courses du Défi Rallycross VCCX attirent déjà plusieurs des meilleurs pilotes québécois, toutes catégories confondues. Marc-Antoine Camirand a déjà confirmé sa présence à Trois-Rivières, Andrew Ranger a d'excellentes chances d'y être aussi, même chose pour les frères Louis-Philippe et Jean-François Dumoulin. Certains d'entre eux ont également manifesté un vif intérêt pour La Tuque. «Ce que je veux, c'est que des pilotes venant d'autres disciplines s'inscrivent en côte à côte, a indiqué Dominic Fugère. Un week-end de course en autoquad coûte pas plus de 5000 $. Il s'agit de convaincre un concessionnaire d'embarquer avec eux autres.»

D'autant plus que les autoquads de série sont pratiquement prêts à prendre la piste d'assaut - à Trois-Rivières, leur suspension sera néanmoins abaissée et les pneus seront dépourvus de crampons pour mieux négocier la partie sur bitume. «Préparer un autoquad n'est pas si complexe que ça, nous a expliqué Carl Nadeau. On installe des filets de sécurité, un harnais de sécurité quatre points, ce sont des ajustements minimes sur des machines qui sont fiables d'origine.»

Toute cette effervescence fait croire à Carl Nadeau que les 12 Heures de La Tuque pourraient battre leur record d'affluence de 35 000 spectateurs enregistré en 2013 - l'année dernière a été gâchée par le mauvais temps et un match du Canadien en finale de l'Association de l'Est. Bonne nouvelle, seule Dame Nature pourra jouer les trouble-fêtes cette année!

__________________________________________________

Le grand retour d'Amélie

«Dans mon esprit, j'ai toujours voulu retourner sur une piste de course.»

Amélie Lavallée est paraplégique depuis qu'elle a été victime d'un accident de travail, en 2011. Elle était championne de VTT et roulait avec les hommes dans les catégories de pointe jusqu'à ce que le destin en décide autrement. Mais la jeune mère de famille aujourd'hui âgée de 33 ans n'a jamais abandonné sa passion. «J'étais sur mon lit d'hôpital que je m'informais déjà de ce qui se passait aux courses, nous a-t-elle raconté. Mes proches me disaient qu'il devait bien y avoir autre chose pour me rendre heureuse, mais c'est difficile de trouver.» C'est pourquoi on la verra en piste à La Tuque pour la course d'autoquad, dans un bolide adapté avec commandes au volant. «Quand j'ai vu qu'il y avait une catégorie stock aux 12 Heures de La Tuque, la tentation est revenue», a-t-elle avoué.

Ses objectifs sont modestes, elle veut simplement terminer la course, pour le plaisir et pour aller chercher un peu d'adrénaline. Courir ensuite au Grand Prix de Trois-Rivières? «C'est sûr que j'aimerais ça, mais c'est beaucoup de préparatifs, je dois voir avec mon conjoint et ma famille, car c'est plus compliqué de se déplacer seule dans ma condition.»

Le directeur général du GP3R, Dominic Fugère, ne cache pas qu'il aimerait compter sur la présence d'Amélie. «J'aimerais bien lui trouver une façon de faire Trois-Rivières, a-t-il indiqué. L'adaptation des véhicules s'est beaucoup raffinée et son expérience en VTT lui donne un avantage dans les courses courtes comme le Défi rallycross VCCX. Je suis sûr qu'elle pourrait signer une belle performance.»

Photo Alain Roberge, La Presse

Quatre ans après un accident de travail qui l'a rendue paraplégique, Amélie Lavallée reprend la compétition, en autoquad.