La Honda Civic GX Natural Gas est propulsée par un moteur thermique, lui-même alimenté par du gaz naturel compressé. Comment ça marche?

Gaz Métro est l'une des rares entreprises au Québec à posséder une voiture au gaz naturel compressé. En l'occurrence, une Honda Civic GX 2009.

Cette voiture possède un moteur thermique particulier, un quatre-cylindres de 1,8 litres. Son système d'allumage et de démarrage est similaire à celui d'une voiture à essence. Son réservoir de gaz naturel compressé est un cylindre en aluminium et en fibre de verre de 27 litres placé entre le siège arrière et le coffre (qui devient très restreint).

Le gaz envoyé dans le réservoir sous une pression de 3200 livres permet de faire le plein en quelques minutes au coût de 16$. «Cela ne change rien par rapport à un moteur à essence, à ceci près que la combustion est propre. Il n'y a rien sur le tuyau d'échappement, il n'y a pas de dépôt de carbone dans l'huile. C'est le même rendement qu'un moteur à essence. Par temps froid, il n'y a pas de problème», témoigne Jean-Pierre Noël, directeur de la division Solutions Transport de Gaz Métro. Et la sécurité? «Le gaz naturel ne peut pas exploser dans un réservoir.»

Si cette voiture représente «un choix écologique intéressant», selon les propres termes de M. Noël, elle comporte néanmoins deux handicaps majeurs dans l'immédiat: une autonomie relativement faible et un réseau de distribution de gaz inexistant. L'autonomie maximale de la Civic GX 2009 n'excéderait pas 350 km, selon l'expérience de Gaz Métro.

Compressé ou liquéfié?

Le gaz naturel comprimé est sous pression dans des bouteilles étanches et a les mêmes propriétés que le gaz naturel. Lorsqu'il est refroidi à -160 degrés Celsius, le gaz naturel passe de l'état gazeux à l'état liquide.

À ce jour, le gaz naturel est utilisé dans le monde comme carburant pour les poids lourds et les autobus, plus à l'état liquide que gazeux. Les constructeurs automobiles commencent à l'utiliser dans quelques modèles à l'état gazeux (compressé) seulement.

L'utilisation du gaz naturel sous forme compressée affiche des coûts de stockage plus bas comparativement à celui sous forme liquide compte tenu de la nécessité de refroidir le réservoir de gaz liquide en permanence.

Le gaz naturel compressé exige par contre un plus grand volume pour stocker la même masse que le gaz naturel liquéfié. «Dans un même réservoir, on peut ainsi emmagasiner 600 fois plus de gaz naturel liquéfié que de gaz naturel compressé», précise Gaz Métro.

Les technologies utilisant le gaz naturel compressé offrent donc beaucoup moins d'autonomie. Cela vous rappelle quelque chose?