Bientôt, on pourra enfin dire qu'on va «gazer son char» sans se faire reprendre par un puriste de la langue française.

Mercedes-Benz va dévoiler une version au gaz naturel de sa compacte B200 au prochain Mondial de l'automobile de Paris, à la fin du mois.

À quelques détails près, le B200 NGD (Natural Gas Drive) est identique à la version régulière. C'est sous le capot, évidemment, et sous les sièges, curieusement, que se trouvent les vraies différences. Sous le capot, Mercedes-Benz a fait quelques modifications au moteur pour permettre l'alimentation au gaz (il peut aussi fonctionner à l'essence, en cas d'urgence). Mais c'est grâce à l'ingénieuse disposition des réservoirs de gaz comprimé, sous les sièges, que la B200 au gaz requiert peu de modifications. Évidemment, il faut s'habituer à être assis sur un gros réservoir, sous les sièges arrière, et deux plus petits, sous les sièges avant, contenant tous les trois 125 litres (21 kg) de gaz naturel comprimé extrêmement volatile et inflammable. Mais ces bonbonnes d'acier sont résistantes aux impacts et enveloppées au centre de la carrosserie, alors il n'y a probablement pas grand différence avec un réservoir d'essence.

D'ailleurs, il y en a un aussi sur la B-200 NGD. Comme le réseau de distribution de gaz naturel est peu développé, même en Europe, Mercedes-Benz a mis un petit réservoir d'essence (12 litres), juste au cas. Si on manque de gaz, le moteur se met automatiquement à brûler de l'essence.

L'emplacement des trois bonbonnes de gaz permet aussi de ne pas rogner sur la soute à bagages, ce qui est un inconvénient dans la plupart des voitures au gaz naturel. Le quatre-cylindres au gaz de 156 chevaux permet de faire le 0-100 km/h en 9,1 secondes et de monter jusqu'à 200 km/h. Ce n'est pas beaucoup moins que ce que fait la B200 à l'essence, soit le 0-100 km/h en 8,6 secondes et une vitesse de pointe de 219 km/h.

Daimler n'a pas révélé les chiffres de consommation, mais prédit que le B200 NGD coûtera 50% de moins par kilomètre parcouru que le B200 à essence. Notez que c'est une prévision européenne. Ici, le gaz naturel est encore meilleur marché qu'en Europe, ce qui pourrait faire la différence un de ces jours quand Mercedes-Benz décidera d'exporter (ou pas) en Amérique du Nord le B-200 au gaz naturel.

Pour l'instant, Mercedes-Benz affirme officiellement qu'elle préfère se concentrer sur la commercialisation des voitures hybrides en Amérique du Nord. Le lobby du gaz naturel est toutefois enhardi par ses succès américains dans l'exploitation du gaz de schiste, et pousse fort pour une politique fédérale américaine de développement du réseau de distribution du gaz naturel automobile.

Comme le gouvernement Obama travaille fort pour réduire la dépendance américaine au pétrole du Moyen-Orient, il serait étonnant de ne pas voir des B200 et plein d'autres modèles d'autos au gaz naturel d'ici peu.